Nous avons un profond respect pour les pays qui ont le sens de l’honneur, ceux qui ne trahissent jamais la parole donnée, ceux qui ont des scrupules et qui sont convaincus avec nous que l’économie doit être au service de l’homme et non le contraire. Nous ne demandons pas l’aumône, nous voulons organiser notre vie collective dans la dignité autour de nos besoins et de notre propre activité de production.
Merci à la Norvège, au Danemark, à la suède, à la Suisse au Japon et à la Hollande. Ce sont des pays qui ne cherchent pas à choisir qui doit diriger nos Etats Africains et qui doit diriger nos entreprises d’Etat, l’aide publique au développement de ces pays est en qualité supérieur à celle de ceux qui veulent faire la pluie et le beau temps chez nous. Le jour ou nous ferons le bilan global de la coopération entre l’Afrique et le reste du monde, ces pays retiendront le plus notre attention.
Nous avons aussi beaucoup de respect et de considération pour nos amis européens qui militent dans les organisations non gouvernementales, comme ATTAC, SURVIE, ACTIONS CONTRE LA FAIM, PAIN POUR LE PROCHAIN, MEDDA FRANCE, COALITION JUBILE 200 etc., toutes ces organisations militent sincèrement pour l’annulation de la dette des pays africains. Les initiatives pour faciliter le remboursement se sont multipliées depuis des années sans rien changer sur le fond.
Notre intervention d’aujourd’hui porte sur le problème du poids écrasant de la dette des pays Africains face aux exigences du développement et de la vie quotidienne de l’Afrique. En effet la dette extérieure du continent africain est énorme et la croissance ne suit pas. 320 milliards de dollars c’est le montant de la somme globale sans les intérêts que plusieurs générations d’africains doivent travailler pour rembourser.
cercle à la fois vicieux et vertueux en ce sens qu’il est impossible de se développer sans s’endetter, le problème de la dette constitue un véritable traumatisme pour les pays africains l’Egypte, le Nigeria et l’Algérie doivent chacun 40 millions de dollars. Ainsi les pays africains qui ont commis l’erreur, largement suggérée de l’extérieur, de financer une incertaine croissance par le crédit, doivent maintenant rembourser.
L’économie exsangue de la plupart des pays africains est bien incapable de faire face aux échéances du remboursement, sinon en s’autodétruisant. Le Nigeria consacre 44 % de ses recettes en devise provenant essentiellement du pétrole, au service du remboursement de la dette. savez vous qu’il y a des pays Africain ou les salaires ne sont pas payés depuis des mois et des années?
La crise de solvabilité des pays Africains sera un handicap sérieux voire même majeure dans la bataille pour la démocratie, parce que beaucoup de pays consacrent une grande partie de leurs maigres recettes au remboursement de la dette, qu’on ne s’attend pas à voir le chômage reculer dans nos grands centres urbains, ni voir des hôpitaux se bâtir encore moins des routes se construire ni a voir les salaires augmenter, ni a voir des infrastructures se bâtir.
le surendettement des pays africains risque ainsi d’être un grand frein pour la démocratie et le progrès de 850 millions d’africains. En effet le système en vigueur aboutit à un double paradoxe: on emprunte pour rembourser, et non pour investir ; et faute d’investissement nouveaux, on devient chaque jour plus incapable de rembourser la dette accumulée. Les créances deviennent des illusions voir des moyens de chantage.
Le centre Africain d’études Stratégiques pense que la difficulté peut être surmontée si elle est aménagée, c’est à dire si on revient à une conception plus saine des choses par des rééchelonnements à très long terme et par la prise en charge des programmes de réhabilitation économique profitable au plus grand nombre des populations déshéritées africaines.
D’autre part le Centre Africain d’Etudes Stratégiques, souhaite voir les banques Européennes et Suisses notamment, rendre un grand service à l’Afrique et au monde en ne finançant plus, en cette période de désarmement des achats massifs d’armes par des pays africains, armes qui sont le plus souvent utilisées pour tuer la démocratie et bâillonner les peuples démunis du continent africains. En effet il est aberrant et injuste que l’Ethiopie actuel paie une dette militaire équivalante à 40 % du revenu national contracté par le dictateur marxiste Mengistu Hailé Mariam.
Plus prêt de nous est-il normal que le peuple Congolais paie la dette laissé par Mobutu évaluée à 69 millions de dollars. cela est également valable pour les dettes consacrées aux investissements de prestige à la gloire des tyrans et autres autocrates des tropiques. Il s’agit bien de cette dette odieuse, comme le rappelle un principe de droit international qui fut défini au début des années 1920.
Selon lequel “ si un pouvoir despotique contracte une dette , non pas pour les besoins et les intérêts de l’état, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population de l’état, cette dette ,est une dette odieuse, elle n’est pas obligatoire pour la nation: c’est une dette de régime, cette dette est personnelle au pouvoir qui l’a contractée; par conséquent, elle tombe avec la chute du pouvoir “.
En exigeant l’application de cette disposition du droit international, Notre position est motivé part la morale et la culture africaine qui exige d’un homme qu’il paye ses dettes avant de quitter le monde des vivants, nous pouvons multiplier des exemples chez les Peulhs, les wolofs, les Bamiléké, les Ashanti et les Haoussa pour démontrer que nos traditions nous recommandent d’honorer nos dettes.
Dans toutes les cultures que nous venons de mentionner quand un homme est gravement malade on lui demande s’il a des dettes et s’il répond par l’affirmative sa famille fait le possible pour honorer ces dettes dans le but de permettre au malade de quitter le monde en paix.
Tous les négociateurs des délégations africaines qui partent en rangs dispersés et disparates pour solliciter des échelonnements devant les clubs de Paris, Londres et de Washington doivent demander à honorer les dettes qui ont servi à financer des routes qui existent, des hôpitaux qui fonctionnent, des écoles qui existent, bref, des infrastructures dont l’utilités est prouvé .
Mais lorsque la moitié de la dette contractée est allée dans des frais d’études, effectués part des cabinets techniques du pays débiteur, ou lorsque la dette a servi à construire un chemin de fer pour relier le village peu peuplé du président de la République à la Capitale, ou encore à construire des mosquées, des basiliques, des palais et autres terrains de golf dans le village du chef de l’Etat, c’est une dette ignoble qui ne concerne pas nos pauvres pays africains et nos populations qui ont déjà du mal à avoir de l’eau potable.
Ne parlons même pas ici des usines construites à des coûts excessifs qui ne fonctionnent plus par manque de pièces de rechanges ou de matières premières. N’évoquons même pas ici les emprunts qui atterrissent dans les comptes en suisse, aux Bahamas où aux îles Caïmans, des chefs d’Etats africains et des partis politiques européens qui sans honte, nous font la morale aujourd’hui et s’adressent à nous en position de créanciers.
Nous sommes persuadé que si on déduit toutes ces forfaitures et ces compromissions ignobles de la dette, ce qui reste peut être parfaitement supportable et payable par nos pays en leur laissant une porte de sortie honorable, pour reconstruire le tissu économique et social disloqué de nos pays africains.
Nous croyons également qu’il est réaliste pour le futur de la paix en Afrique, que l’occident face don de la dette à des pays très pauvres comme: le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, et les pays victimes de guerre comme le Libéria, la somalie, la Sierra Leone, la Côte d’ivoire, le Burundi, et le Rwanda.
La Suisse, la Norvège, le Danemark, la Suède et d’autres pays ont fait des pas dans ce sens d’autres pays européens doivent suivre cette voie pour rendre l’espoir aux peuples Africains.
Mesdames et Messieurs, si ce début de siècle doit réconcilier les hommes au droit et à l’espérance, nous préconisons une approche plus humaine au problème du surendettement pour redonner vie à l’Afrique et à ses fils, afin de les aider à ouvrir l’autre porte, celle que nous avons tous si souvent cherchée sans trouver: la porte d’un monde de paix et de dignité partagée, merci de votre attention.
Dr SERGE-NICOLAS NZI
Chercheur en communication
Directeur du Centre Africain d’études Stratégiques
CP. 66 VEZIA-LUGANO
CH-6943 SUISSE
Tel. 004179.246.53. 53
E-mail: nzinicolas@yahoo. fr
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