mardi 13 février 2007

Ma désolation pour l'Afrique mon cher continent menotté


Un message à mon réveil matinal ce 13 février 2007. C’est ce message flou que j’ai voulu reconstituer et partager avec vous, pour repenser ensemble l'avenir de notre continent. ce continent maudit mais bourré de richesses et de talents.

Ce 13 février 2007, il est 5 h20 lorsque je me réveille. Je n’ai pas quitté le lit en sursaut comme il m’arrive le plus souvent lorsque je suis à la présentation du journal des sports du matin. Je n’ai pas non plus mis ma montre au réveil pour ne pas oublier les dernières retouches d’un journal des sports qui n’a jamais été facile à préparer et à présenter. J’avoue que chaque fois que je suis programmé pour ce travail, ça s’apparente à une véritable corvée des temps modernes, puisque personne ne fait la police derrière moi, personne ne me dicte quoi que ce soit, pourtant il y a quelque part dans mon subconscient un maître qui me donne des ordres et qui me pousse à me surpasser pour ne pas décevoir mes multiples auditeurs. Et bien qu’aucun promoteur n’ait jamais pu me payer à ma juste valeur depuis 1993 que je flirte avec les studios, le seul stimulant que j’ai c’est la satisfaction que j’apporte à mes auditeurs et les encouragements qu’ils m’adressent. Heureusement, ces derniers temps je ne suis pas à l’antenne tous les jours. Donc rien ne me pressait après mon réveil ce 13 février.
En sautant de mon lit, je me suis mis à prier. Soudain je me suis rappeler que j’ai fait un rêve, pas celui de celui que j’ai toujours aimé mais qui nous a devancé sur le chemin de toute la terre. Non ! Il ne s’agit pas du rêve de Martin Luther King Junior qui voulait une Amérique juste et fondée sur l’égalité des droits entre les races. J’ai rêvé que le président français Jacques Chirac effectuait une visite officielle au Cameroun, sans doute le tout dernier voyage. Il ne s’agissait que d’un rêve dont je me suis souvenu au moment où je me suis installé sur la table de mon ordinateur en réparation. A l’instant, pendant que les images de la cérémonie à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen avec « La Marseillaise » et « l’Ô Cameroun berceau de nos ancêtres », défilaient à nouveau dans mon esprit, il me souvenait également que Jacques Chirac devait accueillir du mercredi 14 février au vendredi 16 février 2007, son dernier sommet de la Françafrique en tant que chef de l’Etat. Ledit sommet va se tenir à Cannes en France.
Pour cette rencontre au sommet, l’ancien maire de Paris attend une quarantaine de chefs d’Etats africains, peut-être moins, dont Paul Biya du Cameroun. Première curiosité, Chirac ouvre sa réunion un 14 février, jour de la Saint-Valentin. L’évocation du seul nom du président de la République du Cameroun parmi les invités attendus m’a soumis à une série d’interrogations qui engagent l’avenir même de notre pays. Tant il est vrai que celui qu’on appelle affectueusement Popaul est un absentéiste réputé en ce qui concerne les sommets et autres réunions de commérages.


Mes questions essentielles
Pourquoi Jacques Chirac a-t-il voulu organiser ce sommet durant les derniers mois de son mandat à la magistrature suprême ? Pourquoi jusque-là au moment où Chirac s’en va en paix, puisque Nicolas Sarkozy et Marie Ségolène Royale s’affronteront dans un duel fratricide ou amical aux côtés d’autres candidats peu importants aux présidentielles de 2007, en Afrique le problème de transition se pose toujours avec acuité ? Pourquoi les jeunes sont-ils encore abandonnés à eux-mêmes au Cameroun, alors qu’on célèbre pompeusement et sur fond de discours flatteurs la fête de la Jeunesse le 11 février chaque année ? Ce 11 février étant curieusement l’anniversaire d’une certaine Ségolène Royale. Pourquoi jusque-là la plupart des pays africains, malgré leurs richesses, comme se lamentait Paul Biya le 31 décembre 2006, lors de son adresse traditionnelle à la nation, nos pays ne parviennent toujours pas à décoller franchement ?
Pourquoi au moment où il s’apprête à partir on trouve que le départ de celui qu’on a tôt fait d’appeler Chirac l’Africain doit causer des problèmes et des soucis à certains pays africains sous domination française ? Pourquoi et pourquoi ? On pourrait s’interroger dans ces pourquoi sans limite.


Le cameroun pour quelle transition?
Sur le cas de mon pays le Cameroun, il se dit généralement haut et fort que la transition sera douloureuse, qu’il y a même déjà trop de batailles rangées dans les coulisses au sujet de la succession de l’homme du 6 novembre 1983. Et cela dure depuis des lustres, ces histoires de querelles et de batailles autour de Paul Barthélémy Biya Bi Mvondo que d’aucuns ont tendance à considérer comme un otage du système qu’il incarne. Le président a-t-il vraiment préparé sa succession, sait-il comment elle se déroulera et ce qui se passera après lui ? Autant de questions qui inquiètent et font planer le doute au-dessus du Cameroun, comme dans la majorité des pays qui ont connu des régimes kilométriques et insatiables. Le cas de ce qui se passe en Guinée aujourd’hui en est une illustration patente et exemplaire.
Paul Biya qui mène aujourd’hui une lutte sans merci mais pas vraiment acharnée contre la corruption, les délinquants économiques, les bandits en col blanc de la République et les pilleurs ou fossoyeurs du pays, est, si on établit des responsabilités, en partie responsable de l’enrichissement illicite et illimité des pontes et des caciques de son régime. Puisque le règne de l’impunité était quasiment institutionnalisé au berceau de nos ancêtres. Et même jusqu’ici malgré l’annonce des mesures draconiennes contre les contrevenants et fauteurs de troubles, certains camerounais ne se gênent pas lorsqu’il faut continuer à gonfler leurs factures et parkings, lorsqu’il faut distraire des deniers publics ou se taper des duplex ou château dans un quartier de la place, sans justification de la provenance de leurs sous. Personne ne se gêne pour mettre fin à ces vieilles habitudes qui ont la peau dure.
Pourtant une fois, le chef de l’Etat nous a dit dans un discours qui fera date, qu’il faut que cela cesse ! Les arrestations de quelques baleines dodues dans un océan de requins et de crocodiles n’ont duré que le temps d’une pression des bailleurs de fonds internationaux, leurs procès en cours sont en quelque sorte des scènes de théâtres qu’on renvoie pratiquement à chaque audience, pour manque ou complément d’informations. Entre temps le chômage des jeunes est galopant, le service public est des plus piètres et davantage onéreux, la misère assomme de nombreux camerounais, les enfants de l’arrière-pays manque d’éducation parce qu’ils n’y a pas d’écoles et suffisamment d’enseignants. Pour se soigner dans les hôpitaux publics, il faut avoir des poches qui pèsent, sinon vous crevez. Les médecins ont oublié qu’ils ont prêté serment à la sortie de leur formation, pour servir et valoir ce que de droit. C’est la démission en masse, mais on accuse toujours les autres.


L'exemple béninois et le rêve perdu des panafricanistes
Ce qui relève de la responsabilité de tous devient la faute d’un individu, très souvent c’est le président de la République qui doit en porter la casquette. Or en lisant et en écoutant le discours du président béninois Yayi Boni, lors de sa cérémonie des vœux avec la presse de son pays, on a compris qu’en Afrique on pouvait compter sur certains chefs d’Etats. On a compris que certains présidents sont honnêtes envers leurs peuples, Yayi Boni reconnaissait que tout le monde est coupable dans ce qui arrive au Bénin, sur l’état de pauvreté, sur la corruption ambiante, sur la pauvreté des journalistes qu’il a considérés comme affamés sans vouloir les blesser. Tout le monde est coupable, et lui en premier. C’est lui qui doit montrer l’exemple, disait-il pour que le reste de la caravane suive et tienne le bon bout.
A quel moment va-t-on commencer à penser réellement à l’avenir de nos pays d’Afrique, à l’avenir surtout du peuple et des générations futures ? Lorsque Yayi Boni use d’un peu d’humilité pour accroître les chances de son pays à travers une connexion avec le géant Nigeria, certains ne pensent qu’à s’éterniser au pouvoir comme le cirque que nous vivons et suivons à distance en Guinée. Une chose est sûre, Lansana Conté n’a pas préparé cette succession qui trouble les peuples africains. Yayi Boni veut se conformer au principe des Etats-Unis d’Afrique selon Mouammar Kadafi et le rêve du Docteur Nkouameh Nkroumah, où son pays ne sera qu’un département ou une province du grand pays l’Afrique, ce que les autres pays devraient aussi admettre, pour que le rêve soit réalisé. Mais au fond chacun y voit son autorité amenuisée, son pouvoir réduit, certains malins présidents s’interrogent seulement sur le poste de président des Etats-Unis. Qui sera le président ? Toujours une lutte pour la chair et le sang et non pour le bien-être de l’Afrique toute entière. Or le patron de l’Afrique doit naturellement se recruter parmi les premières puissances de l’Afrique et toute l’Afrique les connaît. Oui, Nkrumah, Houphouet Boigny, Olympio, Patrice Emérite Lumumba ont tous rêvé de ce grand pays de l’Afrique mais il y a toujours eu cette main invisible qui a coulé leur rêve, aujourd’hui on est parti pour un éternel recommencement, parce que nous sommes faible et constamment manipulé par des forces occultes et les ambitions égocentriques des uns et des autres.
Il faut que cela cesse, il faut que ça change dans nos mentalités ! Alors que les autres ont atteint un niveau de technologie hyper poussé, nous à notre niveau nous continuons à punir nos enfants au Darfour, en Guinée, en Cote d’Ivoire, en Somalie, au Tchad, en Ethiopie avec du feu et du sang. Triste destin pour l’Afrique, parfois je me demande bien pourquoi je suis né dans ce continent menotté par de mauvais esprits. Les dirigeants africains doivent libérer notre grand pays l’Afrique, pour que chaque jeune du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest puisse convenablement s’épanouir et en faire autant pour la postérité.
C’est le cri de détresse de « La Voix du Marteau »

Jean Charles Jérémie

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