samedi 13 octobre 2007

« Eclat d’Afrique » pour un continent uniquement positif




Le magazine people du monde rural sera bientôt dans les Kiosques, la cérémonie de lancement du meilleur de nos campagnes a eu lieu dans les locaux du Saild à Yaoundé au cours d’un séminaire houleux.

C’est en parcourant le paysage médiatique du Cameroun que le promoteur du magazine en gestation Eclat d’Afrique s’est rendu compte que de tous les magazines qui existent dans notre pays, il n’ y a pas un seul titre réservé au people du monde rural. Tous les premiers nés des people, très proches les uns des autres, ne parlent que des gens de la ville, alors que le monde rural qui joue un rôle phare dans chaque société dans le monde est délaissé. Il était donc opportun pour Bernard Ndjonga le secrétaire général du Saild, président de l’Acdic et par ailleurs promoteur de la nouvelle trouvaille, de réparer l’injustice et le tord causés aux monde rural, selon ses propres termes. C’est ainsi que lui est venu en tête l’idée de Eclat d’Afrique. Pour Bernard Ndjonga, il faut seulement un instrument qui montre une Afrique essentiellement positive, parce que tout ce que le monde fait généralement en parlant du continent noir, c’est de présenter ses différents aspects négatifs. Les guerres, la famine, les conflits frontaliers, les maladies endémiques, les catastrophes, la pauvreté, la misère, la corruption, la tyrannie de nos rois au pouvoir, etc.
Eclat d’Afrique veut montrer un autre visage de l’Afrique, il veut sortir des décombres ce continent qui a aussi quelque chose de bon et dont tout le monde se sert pour le narguer en plus, l’équipe de Bernard Ndjonga a présenté l’outil vendredi 12 octobre à la presse et à ses partenaires privilégiés, au cours d’un séminaire qui s’est tenu dans les locaux du Saild, une Association qui exerce dans l’Environnement et qui produit déjà le journal La Voix du Paysan. Eclat d’Afrique va d’ailleurs s’appuyer sur ces deux organes pour s’implanter dans un monde marginalisé mais qui regorge des richesses incommensurables. Le magazine va se présenter sous forme de tabloïd de 32 pages totalement en quadrichromie, c’est un mensuel qui sera distribué à 30 % en milieu rural, 30 % en milieu urbain et à 40 % à l’extérieur du Cameroun. La nouvelle tribune ouverte pour valoriser nos campagnes parlera des villages africains dans leurs aspects les plus positifs.

Les points d’achoppement
Seulement, la première inquiétude que nous avons exprimée est celle de savoir comment un organe de presse qui se veut critique, dans son rôle premier, peut-il se résoudre à ne caresser et peindre une société que dans le sens du poil ? Notre angoisse s’est accentuée par le fait que la plupart des gouvernants en Afrique ne font pas suffisamment ou même pas du tout pour les couches rurales, s’il faut encore leur montrer que tout est au mieux dans ce monde, alors, ces dirigeants abandonneront totalement nos campagnes miséreuses. Autre problème pour le nouvel entrant, il va falloir sillonner l’Afrique avec des correspondants ou représentants mais cela demande des moyens que les bleus ne disposent pas toujours.
Les divergences au sujet de ces inquiétudes ne se sont pas faites attendre, une vive polémique est née durant les échanges en salle au moment où les séminaristes venus de divers horizons ont évoqué la rubrique des faits divers. Il y en a qui pensaient qu’il faut faire la part belle à toutes les histoires rocambolesques, dont de sorcellerie dans nos campagnes, d’autres soutenaient que ce genre d’histoire ne vont plus valoriser les campagnes, ce qui a finalement divisé les opinions et nous a laissé croire que le People des campagnards d’Afrique ne sera qu’un sépulcre bien blanchi à l’extérieur. Il aura tout d’un arbre qui cache la forêt dense.
Malgré les réserves émises, le promoteur de Eclat d’Afrique pense qu’à terme son magazine destiné aux couches défavorisées devra coûter autour de 150 francs CFA pour 30.000 exemplaires, tout ceci grâce à ses connexions bien implantées de part le monde. Le premier numéro qui paraîtra en décembre prochain sera vendu à 500 francs CFA l’exemplaire. Le Rédacteur en chef François Bimogo et son assistante Mireille Epiphanie Tchiako ont un gros défi à relever dans un contexte pluriel, même si la bataille dans les campagnes sera une pour eux, une première.

Jean Charles Jérémie

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