lundi 4 février 2008

Les journalistes défient les éléphants, les crocodiles et les hérissons au parc national de Larabanga



Après la pause qui suivi la fin du premier tour de la 26e coupe d’Afrique des nations de football, les journalistes de la presse nationale et internationale sont allés à la découverte du Mole National Parck de la région de Tamale. Une visite passionnante mais pénible.

L’excursion a pris beaucoup de retard au niveau du Tamale Sports Stadium mais le voyage a finalement commencé au tour de 12h 30 le 1er fevrier dernier, les deux bus mis à notre disposition vont se répartir le groupe de journalistes qui entendait découvrir la réserve du Nord du Ghana. Sur l’itinéraire parcouru, ce qui frappe c’est le désastre des feux de brousse dus à la forte sécheresse qui secoue le pays de John Kuffour en ce moment. Les arbres sont secs, les herbes recouvertes d’une épaisse couche de poussière qui diminue la visibilité de la route empruntée. Dans la plupart des villages, les populations vivent dans des conditions assez difficiles, certaines écoles accueillent les enfants en plein air, les centres de santé, les cours d’eau et beaucoup de produits de première nécessité sont rares. Il existe quelques forages d’eau dans certains villages et des infrastructures, dont l’implantation a été favorisée par l’Union Européenne.
Après environ une heure de route, nous sommes à Damango qui est un gros district vivant de la zone. Les populations sont plus nombreuses, les boutiques s’étendent le long de la route qui est en partie bitumée. Il y a le téléphone public et les cyber cafés, pour faire oublier à la jeunesse la douleur du désert. Le bitume de Damango n’a duré que le temps de parcourir le centre ville, nous avons repris la poussière qui nous mène finalement à Larabanga. Nous découvrons avec joie une mosquée blanche qui ressemble à une voiture des années 30. C’est le bijou du coin. Selon nos sources, c’est la plus vieille mosquée de l’Afrique de l’Ouest, elle existe depuis 600 ans. Le moniteur au niveau de ce temple nous donnera des informations en anglais concernant l’édifice, mais ce dernier nous dira que personne ne peut y entrer sans verser deux Ghana cédis à un Imam assis sous un arbre. Autour de ce lieu pourtant saint, de petits enfants s’adonnent à la mendicité, gênant tous leurs visiteurs. La visite de la mosquée va s’achever avec un incident, l’un des bus va s’engouffrer dans une rigole. Les journalistes abandonnés par les populations vont s’organiser eux-mêmes pour sortir le véhicule du fossé. Une fois la pénitence terminée, les bus s’ébranlent vers le parc national, objet de la curiosité du jour. Une fois de plus, les cédis vont parler. A l’entrée du site, les éco gardes vont obliger à la délégation du Cocan de payer quelques Ghana cédis. Les non ghanéens versent 1.5 Ghana cédis, alors que les étrangers doivent payer 2.5 par personne. Un Ghana cédi étant l’équivalent d’un dollar américain. C’est au point où certains confrères ont conclu qu’à l’allure où vont les choses, les amis ghanéens allaient même nous taxer l’air qu’on respire.
Dans le parc, une nouvelle aventure commence, il faut d’abord signer le registre du chef des guides dans sa base, les journalistes en profiteront pour goûter quelques bières du coin, prendre quelques photos et de réaliser des interviews avec les responsables du domaine. Chaque bus sera doté d’un guide forestier, c’est Abou Roxer qui a pris le véhicule qui transporte Rose la patronne de la communication. Durant le parcours, nous allons rencontrer des antilopes, des oiseaux, des singes, des biches et surtout un troupeau d’éléphants qui a mobilisé le cortège pendant plusieurs minutes pour des séances de photos souvenir. Après les éléphants, nous sommes conduits vers le cours d’eau des crocodiles autour duquel se trouvaient de gros singes et un sanglier cherchant une compagnie. Nous n’avons pas pu apercevoir une silhouette des Lions ou des panthères à travers le périmètre parcouru. La visite s’est achevée vers 18 heures locale avec un sentiment d’insatisfaction. Beaucoup de Camerounais ont réalisé que la réserve de Tamale n’atteint pas le quart de ce que contient le parc de Waza dans le Nord Cameroun. Plus de quatre heures et plus de 130 kilomètres effectués hors de Tamale, pour un jour de repos à la CAN, l’expérience valait la chandelle.

Jean Charles Jérémie à Larabanga, Tamale

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