jeudi 5 juin 2008

Eto’o Fils insulte la presse camerounaise et donne un coup de tête à un journaliste




A l’occasion de la conférence de presse des Lions Indomptables d’avant match qui devait avoir lieu au Hilton hôtel de Yaoundé, Samuel Eo’o Fils a donné un coup de tête à un journaliste après avoir copieusement insulté l’ensemble des confrères qui a décidé de ne pas poser de questions aux joueurs. Chronique d’une campagne africaine qui démarre sur un coup de tête d’un joueur en fin de carrière.
Vendredi 30 mai 2008.La scène se passe au Hilton Hôtel de Yaoundé, à l’occasion de la conférence de presse de routine qui précède souvent chaque rencontre internationale des Lions Indomptables du Cameroun. Alors que le face à face entre la presse et quelques joueurs accompagnés de leurs encadreurs devaient commencer à 16 heures, c’est finalement 30 minutes plus tard que la rencontre sera annoncée, mais pas pour longtemps. A peine introduite, la conférence va s’achever après une minute de mise au point, juste le temps pour le représentant des journalistes Steve Djouguelas de dire ce que la presse avait résolu dans son cœur. « Nous, journalistes camerounais avons décidé compte tenu de tout ce que nous avons vécu comme difficultés et mépris autour des Lions de ne pas vous poser les questions aujourd’hui, nous vous souhaitons bonne chance pour la rencontre qui vous oppose au Cap Vert. ». C’est tout ce qui a mis le feu aux poudres dans la salle de conférence, la rencontre s’est tout de suite arrêtée, les journalistes comme un seul homme se sont mis à sortir de la pièce. En sortant de la seule, Samuel Eto’o Fils, comme si c’est lui qui était le seul concerné, s’est du coup mis à insulter les journalistes, « Des bâtards, des imbéciles, des vaut rien, des misérables, des fils de putes, ne revenez plus jamais ici. Vous les gens de la Fecafoot, si je vois un seul journaliste au stade, je ne porterai plus jamais le maillot de l’équipe nationale. ». Voilà les injures qui ont provoqué le courroux des journalistes camerounais qui en ont marre du cinéma projeté par certains joueurs dits cadres de l’équipe nationale.

Le coup de tête du Pi-pipi hors du stadeAlors que la conférence de presse s’est rapidement abrégée après la mise au point du représentant de la presse, Samuel Eto’o Fils qui brayait en quittant la salle était suivi par les paparazzi qui ne voulaient pas rater tous ses propos malveillants. Les représentants des joueurs, certains encadreurs et les gros bras du Lion du Barça se sont mis à casser et à confisquer le matériel de travail de la presse. C’est dans le feu de l’action que Samuel Eto’o s’est dirigé sur le journaliste sportif Boney Philippe de radio Siantou, une FM de la place, et lui a asséné un coup de tête qui n’avait rien avoir avec de celui de Zidane à Mattérazzi, lors de la finale de la coupe du monde 2006 en Allemagne, comme certains le soulignaient. Le pauvre confrère qui a également été molesté par les sauvages compagnons d’Eto’o a reçu une blessure profonde sur les lèvres et il a eu un bras brisé. Par ailleurs, la société STV s’est vu arracher une caméra, ainsi que New TV, des confrères ont également perdu des téléphones portables qui ont été cassés par les cobra gros bras d’Eto’o. Le journaliste Boney Philippe qui aurait eu des antécédents avec ce joueur au comportement d’une autre époque dans le cadre de l’exercice de sa profession, n’a pas attendu pour que force revienne à la loi, il a immédiatement établit un certificat médical et déposera une plainte en bonne et due forme pour que le Cameroun reste un Etat de droit et non d’animaux sauvages, de bâtards et de déréglés mentaux.

Les motifs de l’indignation de la presse
En 2005, au Mont Febe hôtel de Yaoundé, au cours d’une même conférence de presse des Lions, le même Samuel Eto’o Fils avait copieusement insulté les journalistes, les traitants de pauvres types, parce que lui il est riche et va mourir riche. Après l’incident, la presse camerounaise avait mis un embargo autour de toutes les activités de ce joueur mal élevé et éclopé mental, mais ayant constaté que le silence des journalistes ne lui portait pas de chance, le sociétaire du Barça avait décidé de solliciter la trêve à Abidjan, lors de la rencontre Côte d’Ivoire – Cameroun, des éliminatoires couplées CAN et Mundial 2006. Il avait dit dans une figure de rhétorique qui restera historique que dans une rencontre de football, si le ballon sort du stade, on le remet sur la pelouse et on recommence à jouer. Une manière pour lui de reconnaître que s’il y a eu une mésentente, il faut se remettre ensemble.
Plus tard, il est allé à Douala, sa ville d’enfance, et a organisé une conférence de réconciliation avec la presse, où il a dépensé quelques sous dilapidés par ses gourous et son entourage. On croyait que l’affaire était classée mais on s’est rendu compte plus tard que l’ex Pitchichi qui mérite d’être appelé le Pi-pipi du FC Barcelone demandait des excuses de façade. Il n’avait rien oublié de ses mauvaises habitudes acquises dans les rues du quartier Nkongmondo à Douala, où il a grandi. Lors de la CAN 2008 au Ghana, Eto’o Fils et d’autres cadres comme Gérémi Sorel Njitap, Idriss Carlos Kaméni refusaient carrément de répondre aux questions de la presse camerounaise, alors qu’on les voyait constamment avec les confrères de la presse internationale. La presse est encore d’accord qu’ils accordent leurs interviews à qui ils veulent, mais de là à injurier les journalistes, il n’est pas question.
La goûte d’eau qui a débordé le vase s’est déroulée au stade Ahmadou Ahidjo, depuis le début du stage des Lions, nous avons remarqué que les joueurs camerounais étaient enfermés à l’hôtel Franco qui a été réquisitionné entièrement pour eux. Il y avait des chiens policiers, des hommes en tenue et des vigiles pour les protéger. C’est d’abord ces dispositions qui ont courroucé Samuel Eto’o qui a l’habitude de défier la discipline du groupe, pour s’installer dans l’hôtel des Lions avec son fan club, ses amies et des inconnus que d’aucuns considèrent comme ses marabouts. Les responsables de la sécurité lui ont dit vertement qu’il est impossible que des inconnus se retrouvent dans cet hôtel, ce qui l’a mis dans tous ses états, il faut déjà dire qu’au Ghana, lors de la 26e CAN, ce même joueur dormait avec un certain « Pression » qui n’était ni joueur, ni encadreur, il recevait ses amies, ses connaissances à sa guise, alors que la discipline l’interdisait. Pourtant les autres joueurs dormaient deux à deux. En 2005 au Mont Febe hôtel de Yaoundé, Monsieur Et’o s’est permis durant un match des éliminatoires couplées de dormir dans un camping car à l’extérieur, alors que tous ses camarades étaient ensemble dans les chambres d’hôtel. Beaucoup d’autres grabuges sont reprochés à ce joueur qui se croit tout permis, grâce apparemment aux milliards qu’il détiendrait dans ses comptes bancaires.

Samedi 31 mai 2008, Cameroun – Cap VertLe débat autour du coup de têteC’est le jour du match, dans la matinée, la plupart des radios périphériques ont dirigé leurs débats sur les forfaits d’Eto’o Fils depuis plusieurs années sans sanctions, tous les panélistes sont pointilleux et durs envers celui qu’on considérait encore comme un exemple pour la jeunesse avant ses bassesses. Certains en appellent à sa suspension de l’équipe nationale, d’autres évoquent sa radiation en faisant allusion au cas du joueur Ayissi Esomba Raphaël dont la radiation des Lions Indomptables a été lue au cours d’une édition du journal de 13 heures au poste national vers les années 70 – 75. L’indignation des journalistes est davantage motivée par des propos malveillants du joueur du Barça qui disait, s’adressant aux dirigeants de la Fecafoot, « si les journalistes entrent au stade pour ce match, je ne porterai plus jamais le maillot des Lions ». Comme pour faire le chantage à notre pays, comme si le seul joueur dont dispose le Cameroun s’appelait Eto’o Fils. D’ailleurs il y a quelques mois, sur les ondes d’une télévision française, le même joueur regrettait d’être Camerounais, pourtant il n’y a pas de magie à faire pour changer sa nationalité.
Durant les débats, on apprendra que la fédération camerounaise de football a décidé d’interdire la main courante à la presse, de supprimer une zone mixte qui se fabrique uniquement le jour des rencontres, les journalistes de leur côté ont décidé de boycotter la rencontre au cas où la chose s’avérerait vraie. Au journal de 13 heures au poste national, le ministre des Sports Thierry Augustin Edjoa, le président du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun le colonel Hamad Kalkaba Malboum, la fédération camerounaise de football, par des communiqués, sollicitent l’apaisement des esprits et tensions, tous prônent la tolérance des uns et des autres. Mais jusque-là le concerné par la brouille n’a encore rien dit officiellement, pas de demande d’excuses publiques, au contraire, ses multiples fans clubs approuvent son geste de sauvagerie, d’incivisme et de délinquant, en soutenant que ce sont les journalistes qui ont tort.
Le lundi 2 juin 2008, le ministre des Sports qui a déjà instruit une enquête pour savoir ce qui s’est réellement passé à l’hôtel Hilton a convoqué une réunion de réconciliation entre les joueurs et la presse froissée, mais aux dernières nouvelles, certaines indiscrétions font état d’une fuite en avant des cadres de l’équipe. Ces mêmes anciens seraient aussi en train de menacer les plus jeunes de ne plus parler aux journalistes, sinon ils ne seraient plus jamais convoqués.

Au stade Ahmadou AhidjoSur la route de la cuvette de Mfandena, à deux heures de la rencontre, les routes qui mènent au stade sont barrées aux taxis, mais les mototaxis font l’affaire dans un désordre inexplicable. A l’avenue Marc Vivien Foé, les conducteurs de ces engins roulent à tombeau ouvert. Mais à la fin, la mascarade va se solder avec un grave accident entre un véhicule et une moto en chute libre. Le conducteur et son passager seront accompagnés à l’hôpital, la tension du match qui a commencé la veille se poursuit. A l’intérieur de la cuvette, première remarque, la presse est bien présente à la main courante, tout ce qui a été annoncé n’était que provocation. A 15h30, le central togolais Djaoupé Kokou lance la rencontre, il est assisté de ses compatriotes Ayéna Nouwagnon, Djoukéré Biaki et Atsoo Kokou T, le commissaire Akosa Austin est Nigérian. Après 10 minutes de jeu, le Cameroun ouvre le score sur une talonnade du capitaine Rigobert Song, ce sera le score à la mi-temps. Dans l’ensemble, on a l’impression de regarder une séance d’entraînements entre les deux protagonistes, les Lions reçoivent une formation Cap Verdienne sans âme, affaiblie, inexpérimentée et complètement désorientée. Face à cette composition qui laisse percevoir la trouille entre les jambes, les Camerounais vont eux-mêmes peiner pour arriver à prendre le dessus, le jeu des Lions se résume à l’application des consignes du coach à l’entraînement, comme des apprentis d’un centre de formation, longues balles, combinaisons sans progression vers les buts adverses, passes sans précision, manque de finition et maladresse à l’entrée des 18 mètres. Pour inscrire le deuxième but, le bourreau des journalistes a profité d’un penalty très controversé accordé par le central togolais. Le joueur du Barça qui n’avait pas de solution devant un jeune défenseur cap verdien, a dégagé le cuir sur la main de ce dernier, le central Djaoupé Kokou n’a pas eu le temps d’analyser la situation du ballon qui va vers la main ou de la main qui va vers le ballon. Profitant de ce privilège, le donneur de tête ira vite inscrire le deuxième but de la partie, il savait qu’en sortant du stade sans marquer un but, cela lui aurait coûté d’autres commentaires tendancieux et nerveux. Mais ce n’est que partie remise. Score final, Cameroun 2 – Cap Vert 0, pour cette première journée des éliminatoires couplées CAN et Mundial 2010.

Jean Charles Jérémie

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