samedi 14 avril 2007

Shimizu fait son petit chemin au stade omnisports de Yaoundé



L’entrepreneur des travaux de réfection du stade Ahmadou Ahidjo Shimizu Corporation Japon pourrait livrer ses travaux en décembre prochain, si tout se passe bien. Le programme des réfections engagé il y a quelques semaines suit son cours normal. Mais tous les compartiments de la cuvette de Mfandena ne seront pas touchés.

Au total trois sociétés ont été retenues pour la remise à l’état du stade omnisports Ahmadou Ahidjo, dans le cadre de la coopération japonaise. Chacune des firmes retenues s’occupent de l’un des secteurs suivants : Pelouse, Plomberie et maçonnerie, Electricité. Dans l’ensemble, les réfections concernent la pelouse qui a toujours été le premier adversaire des joueurs à chaque rencontre, ensuite il y a la construction de nouvelles toilettes avec l’amélioration de celles qui existent déjà, la mise en place de nouvelles places assises, l’installation d’une véritable salle de presse, d’une sonorisation du stade et du téléphone qui a arrêté de sonner dans le grand hall de la cuvette. Les ingénieurs et techniciens vont également s’atteler à s’occuper de l’étanchéité de la tribune présidentielle et des autres tribunes, mais la plus grande nouvelle est la remise en marche du tableau électronique d’affichage qui est aveugle depuis des décennies.


D’autres travaux vont concerner le renforcement de la structure du Shaba qui a pris des fissures à cause du déversement des urines à tout bout de champ par les spectateurs, cela sera fait à l’aide des poteaux de soutien, sans oublier le prolongement des escaliers esquintés à certains endroits et la soudure des gardes corps au niveau du même Shaba. Selon l’ingénieur contrôleur du Génie civil Camille Tchoptcho que nous avons rencontré, les pylônes pour l’éclairage ne seront pas touchés, parce que la direction des stades leur dit que le problème de courant ne se pose pas. Par contre, Shimizu va remettre de la peinture aux couleurs du Cameroun sur les murs, mettra du gravier et des pavés aux entrées des gradins et on va procéder à la pose des sièges dans les tribunes autres que la présidentielle. Tous ces travaux doivent en principe s’achever en décembre prochain. Mais la société japonaise aura un an de plus pour veiller à l’entretien des travaux après la livraison de ceux-ci. Une sorte de garantie après vente en quelque sorte.

La pelouse ou le système nerveux du stade


En 2004, un entrepreneur camerounais gagne le marché sous le ministre Ismaël Pierre Bidoung Mkwpatt, pour la réfection de la pelouse, il met en place un gazon d’enfer, on dit que c’est le meilleur de tous, surtout qu’il est adapté à notre contexte climatique, il est tolérant au chaud et au froid. Le spécialiste en la matière qui a requis l’anonymat en mous suppliant de ne pas le prononcer a été reconduit dans ce projet comme sous-traitant pour ses qualités et ses connaissances dans le domaine. « S’il y a eu des problèmes après les travaux de 2004, c’est parce que l’entretien ne suit pas souvent après les travaux. Lorsque les termites creusent le sol, cela facilite les creux et les monticules qui empêchent aux joueurs de bien s’exprimer. », Souligne le sous-traitant camerounais. Mais pour ramener cette espèce de gazon qui est adaptée à notre climat, les ingénieurs japonais ont dû aller avec des échantillons dans les laboratoires de leur pays. Au niveau du stade Ahmadou Ahidjo, il y avait déjà du bon gazon mélangé aux mauvaises herbes, ce sont les bonnes parties de la pelouse qui ont été sélectionnées pour être mis dans un gazonnier temporaire, une sorte de pépinière, pour être repiquées plus tard. Cela demande que les mauvaises parties du stade soient totalement raclées, et c’est ce qui se fera dans les jours qui viennent. Dans les divers, le représentant de Shimizu le sieur Ondoua Foé Marc, nous a rassuré en soutenant que c’est du bon gazon que nous avons à Yaoundé. Pour ce qui est de la durée de vie de cette denrée rare, tout dépendra des résultats des laboratoires japonais.

D’ailleurs c’est le même sous-traitant anonyme qui a mis en place le gazon du stade de Roumdé Adja de Garoua depuis 1995, jusqu’à ce jour on ne se plaint pas. Pour respecter les délais de livraison, le sous-traitant a engagé 45 personnes de nationalité camerounaise qui feront les travaux requis. Parmi ces personnes, il n’y a aucune femme, pour un technicien du groupe, c’est parce qu’aucune femme n’a demandé du travail, mais pour le responsable de la sous-traitance, il n’a pas besoin des dames qui iront tourner les fesses au chantier, alors qu’il y a des résultats à produire.

Dans les toilettes du stade et les tribunes


Il y aura des toilettes femmes et hommes, au total 15 nouveaux boxes qui viendront s’ajouter aux 28 vielles toilettes qui existaient déjà, celles qui étaient avant ne fonctionnaient pas bien, expliquent Camille Tchoptcho, il va falloir les rétablir. En ce qui concerne les places assisses, nous avons été témoins du début effectifs des travaux le vendredi 13 avril, toutes les fausses places fabriquées à l’époque de Prêcheur par un certain Nyassa Soleil Roger ont été démontées. On va tout recommencer à la tribune présidentielle, dans les tribune A et B, à la sous tribune présidentielle et même une partie des virages. Celui qui est chargé de ce boulot, le Français Alain Paez qui est bien infiltré chez les annonceurs, avait des échantillons de sièges portant des pubs qu’il voudrait voir au stade Ahmadou Ahidjo.

Comme toujours, tout n’est pas au beau fixe à Mfandena dans ce projet, le vieux grillage de 1972 à l’entrée de la tribune présidentielle et autour de la pelouse restera en place, les journalistes auront une salle de presse qui ne sera pas connectée sur le réseau internet, les vestiaires seront certes visités mais on ne nous dit pas ce qui sera effectivement fait de ce côté-là, le problème d’eau n’est pas non plus à l’ordre du jour, pourtant il se dit que les Japonais se servent de l’eau d’un forage pour alimenter le stade. N’en parlons plus de la zone mixte qui a toujours été un vrai problème dans cette vieille bâtisse. Le croquis du nouveau stade omnisports de Yaoundé fait couler un peu de salive, mais on attend de voir si les fruits annoncés tiendront la promesse des fleurs. Pour ce qui est du traitement des agents temporaires dans ce chantier, ils nous disent que tout est au mieux dans le meilleur des mondes, en espérant qu’on ne se retrouvera pas à la situation des travaux des vestiaires imposés par la Fifa, lors des éliminatoires couplées CAN et Mundial 2006, où les mêmes agents poussaient des cris sauvages et des pleurs après les promesses parce qu’ils n’étaient pas payés.

Jean Charles Jérémie

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