dimanche 15 juillet 2007

Première fête nationale de "rupture" pour Nicolas Sarkozy





Nicolas Sarkozy a présidé samedi à ses premières cérémonies du 14 juillet, placées sous le signe de l'Europe et de la "rupture" qu'il veut personnifier, deux mois après son entrée en fonction.

Quelques minutes après le début des cérémonies, le nouveau président a rompu avec le protocole habituel de la fête nationale en faisant arrêter son command-car au beau milieu des Champs-Elysées, immobilisant dans son sillage les 241 cavaliers de la Garde républicaine qui l'escortaient, pour prendre un rapide bain de foule.

Quelque 120.000 personnes étaient massées le long de "la plus belle avenue du monde", selon la police. Alors que 5.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés et l'alerte au niveau "rouge", deux semaines après les attentats manqués de Londres, les spectateurs se sont prêtés de bonne grâce aux fouilles pour accéder au périmètre de sécurité.
Ceux qui n'avaient pu approcher s'étaient juchés dans les arbres ou sur le toit de kiosques à journaux. D'autres tentaient de suivre le défilé grâce à des périscopes en carton.
Les 27 contingents européens se mettent en marche par ordre alphabétique, drapeau bleu-blanc-rouge et bannière étoilée de l'Europe en tête. Les unités françaises défilent ensuite pendant une bonne heure devant un Nicolas Sarkozy radieux, qui devise avec ses invités à la tribune.
"Surprise" européenne pour finir. Le président descend saluer les porte-drapeaux des armées des 27, en compagnie du président de la Commission José Manuel Barroso, du Premier ministre portugais José Socrates, qui préside actuellement l'Union, du président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering et du Haut représentant diplomatique de l'UE, Javier Solana.
M. Barroso se réjouit de ce "symbole" qui est "plus qu'un symbole". "A l'heure de la mondialisation nous ne pouvons réussir que (...) tous les pays d'Europe ensemble", ajoute-t-il.
"Je voulais que la France soit de retour en Europe et que l'Europe soit présente en France", lance M. Sarkozy, précisant plus tard sur France 2 que "l'Europe ça ne doit pas être la négation des nations, l'Europe se construit sur des nations", et affirmant vouloir une Europe "qui protège".
Accompagné de son épouse Cécilia, le président va également saluer plusieurs jeunes handicapés, avant de se rendre au déjeuner officiel. Il en profite pour organiser une rencontre entre ses invités et Dominique Strauss-Kahn, l'ancien ministre socialiste, candidat de l'UE à la direction du FMI, indiquant plus tard qu'il lui parle "tous les jours".
La garden-party élyséenne suit. Changement sans doute le plus visible, après avoir refusé l'habituelle "grâce du 14 juillet", le président a renoncé à la traditionnelle interview télévisée. Mais il intervient de façon plus informelle, présentant ses ministres à la foule du haut du perron et devisant avec les journalistes.

Dans le jardin, un tapis vert permet aux fauteuils roulants de circuler plus facilement. Car la fête est aussi celle des "victimes" et des "héros" anonymes. 2.000 d'entre eux, choisis avec l'aide d'associations, étaient invités à la garden party.
Il a affirmé sur France 2 qu'il voulait dédier le 14 juillet "aux enfants qui souffrent", et que l'Elysée "soit la maison du peuple français".

Il a participé enfin dans la soirée à la dernière innovation de la journée, une "grande fête populaire" au Champ de Mars, à Paris, rassemblant des chanteurs européens et, en tête d'affiche, Michel Polnareff. "Je suis un Français comme les autres, j'aime la musique, j'aime rencontrer les gens, je ne veux pas être enfermé dans une tour d'ivoire", a confié le président.
Le tout devait s'achever, sans rupture cette fois, par le traditionnel feu d'artifice, organisé par la mairie de Paris.
AFP - Samedi 14 juillet, 21h28

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