lundi 12 novembre 2007

Championnats continentaux d’Afrique à Yaoundé : Les coureurs sud Africains raflent toutes les mises











Le 3e championnat continental d’Afrique de cyclisme qui a eu lieu sur le site du Palais des congrès de Yaoundé a été entièrement contrôlé par le pays Arc-en-ciel qui s’est installé sur tous les podiums au féminin comme au masculin.

Jean Charles Jérémie

La compétition a commencé avec le contre la montre le 9 novembre 2007 avant la trêve du samedi 10 novembre, à l’issue de cette épreuve, les Sud africains ont occupé les plus hautes marches du podium, Du toit Yolandi chez les dames et Nicholas White qui a devancé son compatriote Thomson Jay Robert chez les hommes. Le même Nicholas White a remporté haut la main la course en ligne de 135 kilomètres devant ses compatriotes Rabie Johann et Thomson Jay Robert, le double vainqueur est du coup double champion d’Afrique à l’issue de ce tournoi continental.
On note que le vainqueur du dernier tour du Faso le Marocain Jelloul Adil a terminé sa course en 4e position du fait de la pénibilité de l’épreuve, caractérisée par une cote bien compliquée pour accéder au sommet du Palais des congrès encore appelé le Palais de Nkolgnada ou le Palais Blanc de Yaoundé. L’accessibilité difficile sur le site a d’ailleurs causé des tas de dégâts durant le parcours, pas moins de 40 abandons sur 67 coureurs au départ de la course, la démission la plus spectaculaire est celle de toute l’équipe ivoirienne qui a claqué la porte du Palais Blanc avant le 10e tour sur les 18 possibles.
L’équipe nationale du Cameroun très appréciée lors de ses dernières sorties en Afrique est totalement passée à côté de son sujet, aucune place au podium, le capitaine Téga Martinien a lâché ses guidons vers le 6e tour du critérium. Nos sources indiquent que les coureurs camerounais ont mal mangé avant la course, on parle du pain à la banane. Le N°1 des Camerounais Sadrack Téguimaha qui a essayé de résister dans le train d’enfer mené par les Erythréeens et les Sud africains n’a pu terminer sa course qu’en 14e position, alors que le premier Lion de la bande échouait à la 12e place, il s’agit de Douanla Flaubert le dossard N°8. Deux autres Camerounais apparaissent sur le tableau final des 18 classés, il s’agit de Tékou Damien complètement sonné à la fin et Guéwa Clovis lui aussi épuisé, classé respectivement avant dernier et dernier. C’est dire que la course de Yaoundé n’était pas une mince affaire.

Les Sud africains plus forts, les Camerounais torturés sur leurs propres installations
Les petits fils de Nelson Madiba Mandela ont fait une grosse démonstration de force en arrachant toutes les places au podium devant tous les pays en course, cela est certainement dû au sérieux avec lequel les Sud africains préparent leurs athlètes pour les compétitions internationales. Rien n’est fait au hasard, les infrastructures sont construites, les athlètes sont bien traités et le professionnalisme est de mise dans toutes les disciplines. On se rappelle que ce sont les Bafana Bafana qui ont remporté la toute première CAN organisée sur le sol sud africain en 1996 en ridiculisant les Lions Indomptables en match d’ouverture, 3 – 0. En septembre dernier ce sont les Springs Bocs d’Afrique du Sud qui ont remporté leur 2e trophée de coupe du monde en France, après le succès de 1995.
La SNH qui a toujours su honorer notre pays à l’extérieur n’y a vu que du feu face aux plus forts, il reste la grande leçon à retenir de cette déconfiture camerounaise, c’est le type de préparation à faire dans l’avenir. Plutôt que d’aller se préparer sur les routes plates du côté de la ville de Mfou, les Camerounais feraient mieux de pédaler et charger leurs muscles en direction du Palais de Nkolgnada. Il faudra aussi penser davantage à des stages de perfectionnement, le président de l’Union cycliste Internationale Pat Mcqaid que nous avons approché nous a rassuré que l’UCI va construire un grand centre en Afrique du Sud, pour préparer les coureurs africains. L’UCI qui est ce que la Fifa est dans le football, s’apprête aussi à trouver de bons vélos aux pays qui présentent des insuffisances sur ce plan.
Au demeurant, on note que les 3e championnats continentaux africains ont été un échec grave sur le plan populaire à Yaoundé, c’est peut-être parce qu’il y a eu des querelles entre la fédération camerounaise de cyclisme et le GSO qui est l’organisateur des événements de ce genre, mais il faut surtout dire que le vice président de la Fecacyclisme Ateba Kougou Fabien n’a pas le sens de la communication.
Ces défaillances n’ont pas empêché le président du comité d’organisation du GSO Olivier Grandjean et son frère animateur des tours Philippe Grandjean d’exprimer leur satisfaction à la fin, pour avoir terminé leur course malgré son impopularité. Mais la communication était nulle sur toute la ligne, faut-il le rappeler. La compétition de Yaoundé est uniquement qualificative pour les championnats du monde en Italie en 2008 et non pas pour les Jeux olympiques à la fois comme le laissaient entendre certaines très mauvaises langues.
On aura aussi remarqué que la compétition n’avait pas de trophées, on ignore pourquoi, tous les lauréats ont reçu des objets d’art que les organisateurs ont sans doute acheté à la dernière minute pour primer les meilleurs. Dans ces objets, on a vu des tableaux et des éléphants, on dirait qu'au pays des Lions il n'y a que des éléphants. Sauf s’il s’agissait d’une nouvelle forme de récompenses.

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