vendredi 18 janvier 2008

Un forum de façade pour relacer le football camerounais à la Fecafoot



La fédération camerounaise de football organise au Hilton hôtel de Yaoundé un forum de deux jours destinés à faire relancer le football qui est au creux de la vague dans notre pays. Les travaux ouverts pourtant par le ministre des Sports n’ont pas l’adhésion de tous.
Annoncée à 9 heures, l’ouverture du forum a finalement eu lieu après 10 heures, au point où certains ont vite conclu au sein de la Fecafoot et dans les rangs des observateurs que le ministre Thierry Augustin Edjoa boudait la chose, c’est ce qui expliquerait les retards enregistrés. Mais après toutes les spéculations, le Minsep est arrivé étant tout à fait détendu, pour présider la cérémonie d’ouverture des travaux. On a vite remarqué que la salle du Hilton qui accueillait la rencontre n’était pas pleine, alors que lorsque qu’on parle déjà de la relance d’un football qui rampe depuis une vingtaine d’années, l’affaire devait susciter un engouement fort. Les participants et les observateurs ou les organisateurs de l’événement ont-ils aussi remarqué qu’il y avait déjà quelque chose qui clochait à l’ouverture ? Non, certainement pas, puisqu’il est question pour la fédération qui a invité un de ses amis de la Fifa de montrer qu’elle se soucie du devenir des footballeurs. Le sieur Jean Michel Bénézet, qui connaît le trou dans lequel est plongé le football camerounais mais qui semble avoir fermé la bouche comme le philosophe qui sait très bien le faire quand l’argent parle a apparemment d’autres objectifs au Cameroun. A l’époque de l’ex DG Jean Lambert Nang, le même représentant de la Fifa avait été invité par ses amis de Tsinga où est situé le siège de la Fecafoot, pour faire des propositions sur la situation piteuse de notre sport roi, mais l’expert avait carrément fermé l’œil sur la gestion saucisson qui a libre court dans la maison que pilote désormais Abdouraman Amadou le neveu du président Iya Mohammed. Malgré ses propositions, la maison fonctionne toujours comme d’habitude, dans le méli mélo habituel.
On retient que durant la première journée des débats de façade, puisque le document cadre qui devait être élaboré par les participants a déjà été ficelé par les ingénieurs de la fédération camerounaise de football, il y a eu des tas de couacs. Les exposés, débats, travaux en ateliers et plénières ne sont que des séances de prestidigitation au Hilton hôtel. La mise en scène que coiffe le sieur Amougou Etogo Rolland a coûté pas moins de 35 millions de FCFA, il faut donc bien justifier pourquoi cet argent est sorti des caisses de la Fédé. Cette même première matinée des travaux était celle des oublis et des plaisanterie de mauvais goût, l’impresario Lambert Emébé Yodiodi qui confond tout sur son passage, demandant de chanter le refrain de l’hymne national qui n’est pas celui du Cameroun, il a entonné un certain « Terre chérie…chère patrie » au lieu du « Chère patrie…terre chérie », une histoire qui a perturbé l’assistance, comme si on était dans un rêve ou un conte de fée. Le même Emébé multipliera des confusions qui ont mis le sable dans le tapioka des organisateurs de l’événement qui voulait concurrencer les états généraux du Sport mais que la fédération considère aujourd’hui comme une contribution pour le grand rendez vous que le gouvernement compte organiser bientôt, après bien sûr un premier fiasco en septembre 2007. On n’oubliera pas de si tôt les balbutiements du colonel Hamad Kalkaba Malboum qui a toujours été très à l’aise devant ses discours, mais à l’ouverture des travaux, le président du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun et président de la confédération Africaine d’Athlétisme a failli bouffer son allocution. C’est lorsqu’il a demandé qu’on lui remette ses lunettes qu’on a compris que le colonel est allé à la chasse sans arme.
Pour sa part, le patron des Sports dans son discours, a instruit que ces réflexions de forme tendent vers la relance du football des jeunes, le développement du football féminin, la fin des immigrations clandestines des jeunes footballeurs camerounais et surtout la normalisation des rapports entre la tutelle et la fédération camerounaise de football. Espérons seulement que les travaux forcés en sourdine par les hommes d’Iya Mohammed avant la tenue de ce forum, avaient inclus les instructions ministérielles.

Jean Charles Jérémie, publié le vendredi 11 janvier 2008 sur www.racines.blog.fr

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