Battus, 3 - 1 à l’aller au Togo par Asko local, les Nassaras de l’Union sportive de Douala ont encore tremblé devant les Togolais au retour au stade Ahmadou Ahidjo. Il n’y avait que la volonté côté camerounais, mais pas de niveau.
Comme si les spectateurs savaient que l’Union de Douala aurait du fil à retordre face aux Togolais d’Asko de Kara, ils ont encore boudé le stade Ahmadou Ahidjo en moins de 24 heures. La veille lors du match qui opposait les Lionnes aux Tanzaniennes, le stade affichait déjà une mine de fin de cycle, pour ce match retour du tour préliminaire de la ligue des champions. Surtout avec un retard sur les visiteurs, les Camerounais ne pouvaient qu’émettre des réserves sur la rencontre. Mais en fait il ne s’agit plus d’un problème d’enjeu au Cameroun, le mal est plus profond, le football a foutu le camp de la terre de nos ancêtres. Tous les matches se disputent comme s’ils étaient à huis clos, les supporters sont rares comme des denrées économiques. C’est au point où beaucoup d’observateurs pensent qu’il faut qu’on arrête de jouer au football au Cameroun, pour remettre les choses au point et pour permettre aux autres disciplines marginalisées d’être valorisées. Les signes qui montrent le désintéressement du public et la démission des organisateurs de cette discipline sont nombreux, non seulement le public fui mais en plus, l’ambiance vient du côté des Togolais. Le groupe de danses qui anime est togolais. Dans la cabine technique du stade, il y a des problèmes, la sonorisation est enrouillée. Il y a des signes qui ne trompent pas.
La première mi-temps de cette bataille perdue d’avance par les Nassaras n’a rien de palpitant, les Camerounais jouent à la défensive au moment où il faut attaquer pour remonter deux buts. La défense de l’union est concentrée avec 6 à 7 joueurs qui barrent régulièrement 1 à 2 attaquants togolais. Comme si cela ne suffisait pas, la pluie est venue rendre la tâche difficile aux deux protagonistes, mais il faut signaler que la première grande alerte est venue du Togo, lorsque l’immense attaquant Kpatoumbi Liyabe ,à bout portant, manque d’ouvrir la marque. L’Union revient de loin. Les mêmes Togolais vont plusieurs fois passer à côté du break, grâce à la vigilance du portier des Nassaras Ngome Lawrence. Avant la fin de la première mi-temps, le coach Gérard Mbimi et son assistant de l’équipe nationale junior Alain Wabo, dépassés par les événements, avaient déjà procédé à deux remplacements. La pause interviendra sous une pluie battante sur le score de 0 - 0.
Dès la reprise, les choses ne vont guère changer pour les Camerounais qui continuent de tourner en rond, rien ne va jusqu’au coup de poignard qui viendra justement des Togolais. Le joueur Tchalla Vincent pourtant bien tenu à l’œil par une meute de défenseurs réussit à ouvrir le score, l’Union et son maigre public sont assommés. L’équation devient plus compliquée à 4 - 1 sur l’ensemble des deux rencontres. Le ministre des Sports Thierry Augustin Edjoa, l’ambassadeur itinérant Albert Roger Milla et le coach des Lions papy Otto Pfister qui prennent la peine de se rendre encore au stade n’en reviennent pas. Ils constatent que les carottes sont cuites avant même la fin de la rencontre. A cinq minutes du coup de sifflet final, rien ne change, rien ne bouge, le score reste en faveur des Togolais qui sont maîtres du jeu.
Tout est devenu ennuyeux dans le football camerounais, le central Equato guinéen Antoine Nsue Ondo et ses assistants revendiquaient déjà selon nos sources, plus de nourriture dans la matinée. Mais la fédération leur a rétorqué qu’elle ne peut pas déborder les standards de la ration prévus par la CAF. Battue à l’aller au Togo, 1 - 3, on croyait que l’Union a été victime de la loi du domicile mais au match retour à Yaoundé, les Camerounais se sont encore plantés, 0 - 1. Ce qui du coup les élimine du stade des préliminaires de la ligue des champions.
Dans la même compétition, Coton sport de Garoua qui avait déjà battu vbitalo de Bujumbura à l’aller sur le score de 1 - 0, s’est encore imposé sur le même score au retour à Garoua ce 9 mars. Il reste la rencontre retour Mont Cameroon - JS Talangaï du Congo prévue mardi le 11 mars à Yaoundé, à l’aller les Lavas Boys de Buèa avaient perdu, 1 - 3. Ainsi va le football camerounais de plus en plus mort et enterré.
Jean Charles Jérémie
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