jeudi 1 mai 2008

Futsal:Pourquoi Tchoya Michel a démissionné de la commission nationale




Nommé par Iya Mohammed dans le cadre de ses choix sentimentalistes au niveau des commissions permanentes et spécialisées de la fédération camerounaise de football, Tchoya Michel a rendu son tablier en adressant une lettre de démission qui est restée sous cape. Ses raisons partent de la mauvaise gestion des choses à la Fécafoot.



Il y a quelques mois seulement, le président de la fédération camerounaise de football Iya Mohammed recevait sur sa table une lettre de démission expédiée par le sieur Tchoya Michel qu’il avait lui-même nommé à la tête de la commission nationale de Futsal, une discipline qui est encore mal connue par le public sportif camerounais. Tchoya Michel qui est cadre du ministère des Sports et de l’Education Physique quittait le bateau baptisé Iya à cause de la très mauvaise gestion des affaires au niveau de la fédération en charge du football camerounais. En réalité, en dehors des problèmes de relations humaines très piteuses au siège de l’institution et de la direction des affaires par un groupuscule animé par une cupidité sans pareille, la raison principale du départ inattendu du président de la commission nationale de Futsal est la distraction par Iya Mohammed et ses hommes, chaque année de la subvention de 60 millions de FCFA versée par la fédération mondiale de Futsal. Ce n’est d’ailleurs pas la seule pratique mafieuse orchestrée à la fédération dans le cadre de la gestion des subventions. Depuis des années le football des jeunes et le football féminin bénéficient de la Fifa des subventions annuelles de l’ordre d’un peu plus de 60 millions aussi chacun, mais cet argent n’a jamais été reversé comme il faut aux ayants droits. La Fécafoot donne généralement des broutilles aux présidents des commissions nationales de ces disciplines gérées au rabais, pour se débrouiller à organiser un ou deux tournois qui justifient la saison. Depuis une décennie, on ignore où vont les fonds reçus à la fédération pour subventionner le football. En début de chaque saison, la Fécafoot donne généralement des subventions venant de son partenaire MTN aux équipes de première division et de temps en temps aux équipes féminines et des miettes aux clubs de D2. Cette saison, la fédération a remis pour la première fois des sous aux formations de la super D2. Mais chaque saison, avant ou après la distribution des fonds, les voix s’élèvent pour contester les sommes remises. Jusque-là le faussé entre ce que la fédération accorde aux clubs et ce qu’elle reçoit de ses pourvoyeurs de fonds est énorme, d’autant plus que les subventions reçues de la fédération internationale de football association reste la chasse gardée du président Iya Mohammed et ses administrés d’administrateurs.


L’avenir du foot à cinq au Cameroun
Après la démission silencieuse de Tchoya Michel, Iya Mohammed a placé le président provincial de la commission de Futsal du Centre Roger Soleil Nyassa à la tête de la commission nationale à titre intérimaire. Mais nonobstant l’apparition du Soleil sur le Futsal national, les comportements de la bande à Iya Mohammed restent les mêmes, aucune facilité n’est accordée à la commission intérimaire, tout est étouffé quand bien même le président Iya donne certaines instructions. Tout le monde est plus royaliste que le roi à son niveau. Avant le départ de l’équipe nationale de Futsal à la 4e CAN en Libye, le patron du département de la communication Abdouraman Amadou, qui est devenu l’homme à tout faire la Fécafoot, a tout fait pour mettre le président Soleil en difficulté, malgré les instructions du président de la fédé. La position d’Abdouraman explique d’ailleurs le renvoi de la nomination d’un secrétaire général à Tsinga, depuis que Jean René Atanagana Mballa avait été poliment et politiquement remercié. Le nouveau patron des lieux s’appelle Abdouraman. Même son patron et oncle Iya Mohammed ne peut rien lui dire, il se débarrasse rapidement de tous ceux qui peuvent le gêner, madame Manguélé qui était secrétaire de direction et qui a eu à diriger le championnat de D1 après le départ d’Atanagana Mballa, en sait quelque chose, puisque monsieur Abdouraman a tenté plusieurs fois de la rosser dans son bureau. C’est d’ailleurs le bureau de cette dame instructrice de la Fifa que le nouveau patron occupe aujourd’hui. Preuve que c’est le pouvoir qui anime et fait vivre le chef de la cellule de communication de la fédé. Ce qui est étonnant en outre c’est l’attitude de la fédé face à sa tutelle lorsqu’il s’agit des grandes échéances, lors de la CAN libyenne, la fédération qui avait pris la responsabilité de prendre en charge l’équipe camerounaise, avait donné 70.000 francs CFA seulement en tout et pour tout comme prime à chaque joueur. Or il y a des primes de participation, des primes olympiques et des primes de match à la dimension d’une équipe nationale.


Tchoya veut tuer la mafia de la fédé
C’est à cause de cette cacophonie et du tumulte ambiants que Tchoya Michel a préféré claquer la porte pour aller créer sa propre ligue spécialisée, en vue d’oublier les subventions que Iya Mohammed et ses hommes croquaient sans état d’âme. A partir d’une ligue spécialisée auprès de la fédération mondiale de Futsal, Michel Tchoya recevra personnellement ses subventions, il peut organiser des tournois sponsorisés par des entreprises à sa guise. L’ancien président de la commission nationale qui est cadre au ministère des Sports et de l’Education Physique, qui bénéficie en plus du soutien de son ministère, puisqu’il a reçu son agrément, entend ne pas s’arrêter en si bon chemin. On sait déjà qu’il y a quelques mois, l’ancien président de la commission du football des jeunes Pascal Atangana qui est par ailleurs fondateur du centre de formation Semences Olympiques, avait tenté de créer une ligue spécialisée de foot jeunes au Hilton hôtel, mais son projet avait été balayé par un communiqué du président Iya Mohammed qui n’aime pas ceux qui essayent de la défier. Pascal Atanagana qui avait le soutien de certains anciens Lions comme Mvé Emmanuel, avait abandonné son projet.
Ce qu’on ne comprend pas c’est que les textes de la fédération camerounaise de football prévoient bien le remplacement des commissions permanentes du football féminin, du Futsal, du Beach Soccer, du football jeunes par des ligues spécialisées, mais le royaume d’Iya Mohammed n’entend pas faire les choses de cette manière. La Fécafoot fonctionne selon ses propres règles, us et coutumes noyés dans des pratiques mafieuses.


Du Soleil dans la douleur
Le président intérimaire de Futsal à peine rentré de Tripoli en Libye, où se disputait la CAN, vient d’organiser sans le moindre soutien financier de la Fécafoot un tournoi open pour mobiliser les équipes locales et surtout pour garder les joueurs en jambes, étant donné que les Lions de Futsal se rendent en Tunisie en mai prochain pour un tournoi qui permettra aux joueurs de se frotter à nouveau avec la haute compétition. Mais selon certaines sources, Abdouraman essayait déjà une fois de plus de s’interposer sur le dossier, en laissant croire que des individus ne doivent pas engager le nom des équipes nationales n’importe comment. Or, la fédération que dirige Iya Mohammed et celle que dirige son neveu Abdouraman pensent rarement à l’organisation des matches amicaux qui permettent aux joueurs d’être compétitifs. En réalité, chaque fois qu’un match est organisé, même si on ignore encore les vrais motivations de Soleil Nyassa pour le tournoi en vue, c’est parce qu’il doit rapporter du fric aux gens de la fédération. Sûrement Abdouraman voulait-il savoir ce qu’il gagnera dans l’affaire en interpellant le Soleil du Futsal. S’il est possible dit Soleil Roger Nyassa, après le tournoi de la Tunisie, d’autres tournois suivront en Angola et Congo Brazzaville. Il faut se préparer dès maintenant parce que en 2009, il y aura une ligue des champions de Futsal en Afrique, compétition qui sera organisée par la fondation Kaddafi.
Pour sortir le Futsal de son étiquette actuelle de sport en promotion, Soleil Nyassa propose que chaque équipe de football créé en son sein, à côté des formations juniors, cadettes et minimes, une équipe féminine et une structure de Futsal qui a le privilège d’améliorer facilement, selon les spécialistes, les performances des joueurs. Une preuve patente vécue en ce moment au Cameroun c’est le joueur du Tonnerre de Yaoundé Mbété qui a été de l’expédition de Tripoli et qui brille dans le Canon de Yaoundé. Il d’ailleurs été convoqué au sein des Lions A’ qui entrent en stage pour préparer les éliminatoires de la CAN des amateurs et le 5e tournoi de la Cémac à Yaoundé. Mais comment faire aboutir le projet du Futsal sous le Soleil quand on connaît le caractère réfractaire de la fédération camerounaise de football ? Un seul espoir, comme disait l’artiste camerounais, « quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra ».


Jean Charles Jérémie

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