Le président sortant de la fédération camerounaise de football a repris les choses en main au terme d’une élection qu’il a rsemportée sans adversaire à l’hôtel Mont Febe de Yaoundé le dimanche 24 mai dernier. Après avoir balayé le candidat Louis Marie Bernard Ondoa durant la campagne pour des motifs confus, la machine électorale de la Fecafoot contrôlée par le président sortant a facilement éliminé le Dr Prosper Nkou Mvondo de la course vers la maison du football camerounais. Tout se passera très vite dans la matinée du 24 mai au Mont Febe de Yaoundé, lorsque le président du bureau de séance le député Koa Luc (juge et partie) appelle les deux candidats à déposer leurs listes sur sa table, Iya Mohammed qui maîtrise toutes les ligues départementales et régionales par sa puissance financière réagit promptement. Son adversaire Nkou Mvondo en difficulté est obligé de rappeler qu’il a déposé une requête pour dénoncer les pratiques orchestrées par la bande à Iya. Il leur reproche de torturer et manipuler les textes à leur guise, au lieu de déposer les listes un mois avant la date du scrutin, le candidat Iya a tronqué les textes pour le faire le jour de l’élection, au lieu de mettre les procès verbaux des élections dans les ligues à la disposition de son adversaire, il l’a fait constamment renvoyé au diable. Conséquence, le professeur de l’Université de Ngaoundéré s’est retrouvé dans la salle comme un cheveu dans la soupe à l’imposture. Tout a été verrouillé de la base au sommet à la suite de la tournée du prophète Mohammed Iya qui promettait ciel et terre et qui laissait dans les caisses de ses électeurs des appuis financiers importants, on parle officiellement d’une cagnotte d’un million par région, soit dix bâtons pour l’ensemble des régions. S’il faut ajouter à ce montant les chiffres non divulgués pour les départements, l’organisation de l’élection elle-même, il y a de quoi prier au nom du prophète pour les délégués. Après la non présentation de sa liste pour des questions de procédure, Iya Mohammed a repris les choses en main sans entrave, il a réussi à faire ce qui se passait au temps du parti unique, savoir un résultat de 99,3%, soit un score curieux de 141 voix sur 142 votants. Or il se trouve qu’on nous a dit dans la salle qu’il y avait 143 votants, 2 absents (Ngaoundéré FC de Nkou Mvondo et Sable de Batié), mais le résultat affiché est 1 bulletin nul et 141 suffrages exprimés, donc 142 votants. Pourtant 143- 2 absents et 1 bulletin nul, il nous reste 140 suffrages, alors comment la commission électorale de Joseph Bertin Tchouamani de la commission d’homologation de la Fecafoot et Me Memong a-t-elle pu faire de faux calculs pour nous donner les résultats affichés ? La réalité est que le faux est parti de très loin, depuis 1998 que le sieur Iya Mohammed est aux affaires à Tsinga les choses se déroulent de la même manière. L’acclamation enregistrée par Iya nous fait penser qu’il est certainement le prochain président de la République du Cameroun, d’ailleurs l’hymne du Cameroun a été entonné et mal exécuté par les délégués acquis à sa cause.
Des centaines de millions enterrés pour se cramponner aux affaires
Pour mobiliser tout le monde le jour du scrutin, il faut aller chercher les chiffes autour du demi milliard de franc CFA, la salle du mont Febe seule n’a pas coûté moins du million, le dépliant sur papier couché en couleur qui tenait la profession de foi du candidat peut être évalué entre 5 à 10 millions, les gadgets de pub de la fédé distribués dans toute la salle et à toutes les ligues (les ligues départementales seules sont 58), tels que le stylos à biles importés, les casquettes ne coûteraient pas moins de 10 millions, les blocs notes de l’assemblée générale aux couleurs de la fédération tournent aussi sensiblement autour de 10 millions. Le matin de l’assemblée chaque délégué déchargeait 80.000 francs CFA, soit 11.360.000 francs mais ceux qui vivent hors de la capitale recevaient plus d’argent, ce qui signifie que ce montant irait vers 15 à 20 millions. Tous les délégués qui n’étaient pas de Yaoundé étaient logés et nourris pour sensiblement 20 à 30 millions. Le carburant des véhicules qui transportaient les délégués et le salaire des chauffeurs a aussi un coût, sans oublier le budget faramineux de la communication qui n’est jamais révélé et prend toujours des pistes obscurs, se monterait vers la dizaine de millions. Mettons de côté tous le autres frais, réception, présence du Congolais de la RDC Omari Selemani Constant qui disait représenter la CAF alors qu’il soutenait qu’il était là en tant qu’ami et frère d’Iya Mohammed. Il faut aussi ajouter la présence forcée du représentant de la Fifa à Yaoundé, Jean Manga Oguéné, et le président d’honneur coopté de la Fecafoot Albert Roger Milla, pour crédibiliser le mal. Il y a des billets d’avion non chiffré pour tous les délégué venus du Nord Cameroun, il y a des enveloppes, il y a l’hébergement, la ration et bien d’autres dépenses cachées, surtout avec le phénomène de surfacturation qui a toujours libre cours à la fédération camerounaise de football.
Le gouvernement camerounais n’a pas cautionné l’élection d’Iya Les 5 représentants du ministère des Sports et de l’Education Physique n’ont pas été nommés par le ministre Thierry Augustin Edjoa, pour prendre part aux travaux de l’assemblée générale « spéciale », le président sortant qui a des entrées au Premier ministère a tout fait pour que le PM convainc le Minsep d’envoyer ses représentants, mais aucun n’a fait le déplacement. La raison de cette absence remarquée est simple, lors des élections à la base, les hommes de la Fecafoot mettaient les commissaires du gouvernement à la porte, ce qui leur a permis de tricher à souhait. Ensuite, l’instruction ministérielle de novembre 2008, qui faisait des précisions sur les modalités d’organisation des élections dans toutes les fédérations et soutenaient que tous les renouvellements devaient avoir lieu le 31 décembre 2008, avait été rejetée par la super puissante Fecafoot d’Iya Mohammed. Les extraterrestres de Tsinga disent d’eux-mêmes qu’ils sont les tombeurs de tous les ministres des Sports, ayant des avocats défenseurs à la Primature et à la Présidence de la République, ils font tout ce qu’ils veulent. D’autant plus qu’ils brandissent chaque fois l’arme de la Fifa qui sanctionnerait le Cameroun, s’ils sont touchés, même lorsqu’ils soutiennent la corruption, le vol, la tricherie et les tripatouillages. Il avait été demandé à tous les candidats de déposer leurs candidatures à la direction des Normes du ministère des Sports, seuls les challengers d’Iya l’ont fait, lui-même prétend qu’il n’a rien à cirer avec le gouvernement qui l’emploie pourtant comme DG de la Sodecoton depuis près de 25 ans. A cause de tout ce mépris le ministre des Sports qui représentent le gouvernement a demandé à la fédé d’organiser ses élections dan sa République à part, en clair, l’Etat ne validera pas la réélection du président Iya. Pour le moment, Nkou Mvondo le candidat malheureux dit qu’il saisira la Fifa pour dénoncer le faux, mais il a également relever qu’au cas où Iya Mohammed est élu, il se déclarera également président de la Fecafoot, et il va falloir un arbitrage en haut lieu pour les départager.
Comme le soulignait le docteur Nkou Mvondo durant sa campagne, l’Etat est un monstre froid, Iya Mohammed et ses acolytes jouent constamment avec le feu, tout leur problème c’est la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, mais attention à ce qui est arrivé à Vincent Onana à la veille de la coupe du monde 1998.
Jean Charles Jérémie
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