Lors de l’unique séance d’entraînement des Lions Indomptables au stade Ahmadou Ahidjo, la veille de la confrontation Cameroun – Maroc du 7 juin, on a vu des signes dans l’encadrement technique qui ne trompent pas au sujet de la succession de l’Allemand Martin Otto Pfister.Mais Thommy reste encore en poste à titre intérimaire.Samedi le 6 juin 2009, nous sommes la veille du match interdit aux cardiaques et à guichets fermés qui opposent les Lions Indomptables aux Lions de l’Atlas, rencontre comptant pour la deuxième journée du dernier tour des éliminatoires couplées CAN et coupe du monde 2010. Les supporters de Cameroun attendent avec impatience l’ultime et unique séance d’entraînements prévue à Yaoundé après le mini stage bloqué effectué à Tibuz en Belgique, la cuvette de Mfandena qui accueille les Lions est bourrée de monde. Aucun match de championnat de D1 n’a souvent cette allure depuis quelques années.
L’entraînement prévu à 10h30 commencera vers 11 heures, et pour cause, les Lions qui ont emprunté pour la première fois leur nouveau bus, sont arrivés en retard au stade. Mais on remarquera tout de même que Thommy le patron de l’équipe, son préparateur physique espagnol et ses adjoints Akono Jean Paul, Kaham Michel du collectif des entraîneurs, étaient les premiers sur la pelouse. Dans les tribunes, le public est resté patient malgré les retards accusés, quelques anciens Lions sont aussi au rendez vous, on a pu aborder Louis Paul Mfédé qui est entraîneur d’une équipe de D1 au Gabon et Alphonse Tchami qui prépare aussi en ce moment ses diplômes d’entraînements en France.
Lorsque le bus ayant à son bord les joueurs de l’équipe nationale fait finalement son entrée sur l’esplanade de la cuvette, le stade entre en ébullition. Le stade omnisports est bondé de policiers comme s’il y avait un mouvement d’humeur quelque part. On peut apercevoir à la descente du bus des Lions des visages déterminés, quelques anciens et nombreux jeunes loups qui font leur première apparition en équipe première. Les Espoirs Aurelien Chedjou, Joslain Mayébi, Nkoulou Doubena Julio, les inconnus et les moins connus de la bande comme Assouh Ekotto Benoît, Sébastien Bassong Eyong Enoch, Marcus Mokaké le Sedanais, Chago et Pierre Boya. Mais cette fois-ci la présence de Pierre Wome Nlend est confirmée, il est sur la pelouse en chair et en os après 4 ans de purgatoire, pour une histoire de penalty manqué le 8 octobre 2005 sur la même pelouse de Mfandena.
Les retours de Joseph Désiré Job, Armand Deumi, Seidou Alioum sont aussi validés. La veille de cette séance, les journalistes ont reçu des SMS leur disant que la main courante leur est interdite, mais sur place à Mfandena les données vont vite changer. Thommy a donné son accord pour que la presse puisse accéder à la main courante, la nouvelle diversement interprétée par l’entourage des Lions à la Fecafoot, est accueillie avec joie.
Thommy ou Pedrero pour la succession d’Otto Pfister ?La séance d’entraînements du 6 juin à Yaoundé nous a fait remarquer une chose qui prolonge le suspense au niveau de qui va conduire véritablement les Lions après Martin Otto Pfister, c’est le préparateur Physique l’Espagnol Javier Pedrero emmené par Thomas Nkono qui a pratiquement conduit toute la dernière séance de travail, comme si cette prise en main cachait un mystère. Des signes qui ne trompent pas. Mais comme invité du journal de 13 heures au poste national le vendredi 6 juin, le ministre des Sports Thierry Augustin Edjoa interrogé sur la question, a bien dit que Thomas Nkono est le coach par intérim qui prend la dernière décision, on peut l’appeler sélectionneur national mais il travaille en collégialité avec les autres.
Pistonné sur la question, le Minsep qui ne voulait pas s’étendre plus sur ce sujet à polémique a précisé qu’un acte sera bientôt pris pour déterminer clairement celui qui va conduire les Lions sur la route de la coupe du monde et de la CAN. Alors ou bien Thommy sera confirmé ou alors son préparateur physique prendra sa place, mais d’ores et déjà, Thommy et ses adjoints roulent dans le véhicule laissé par Otto Pfister.
Durant les exercices pratiques, les joueurs ont été soumis à une séance de ballon militaire, comme en 1989 lors de la préparation de la coupe du monde 1982 avec le terrible russe Valeri Nepomniachi. A l’époque Thommy était dans les buts des Lions et avait pour concurrent Bell Joseph Antoine qui était considéré comme le N°1, pourtant par un concours de circonstance c’est l’araignée noire qui gardera les goals des Lions. Ce samedi Thommy était partagé entre les joueurs de champs et ses trois gardiens de buts, à certains moments on croyait voir les Lions travailler en atelier. Dans un coin on a revu le fameux 984, 849, 498 ou le 489 à l’œuvre, comme pour dire qu’ils seront toujours ensemble. Ainsi retrouve t-on dans ce nombre fétiche Samuel Eto’o Fils, Rigobert Song et Gérémi Sorel Njitap, qui ont invité à leurs côtés le jeunes Assouh Ekotto Benoît qui est finalement arrivé dans la cage et Sébastien Bassong le « new comer »
Après la séance qui n’a pas permis d’imaginer le onze entrant, les cache-cache des coaches obligeants, quelques joueurs se sont livrés aux interviews mais d’autres ont vite fondu dans les vestiaires, pour éviter de nouvelles déclarations incendiaires. Cette rencontre de communion avec le public nous a permis de faire la connaissance du chauffeur du bus des Lions, il s’agit d’un certain Adamou Ousman, qui nous a dit que son compteur affichait au moment où il était au stade 492 kilomètres seulement. Ce bus est juste parti de Douala pour Yaoundé après un détour sur la ville balnéaire de Kribi, pour son rodage.
Les Lions affichaient une forte détermination, à les voir à l’entraînement. Ils seront davantage galvanisés avec la nette victoire du Gabon sur le Togo à Libreville ce 6 juin, 3 – 0. La seule fausse note enregistrée dans l’attente de ce duel, c’est l’attitude des Marocains qui ont refusé de collaborer. Ils ont chassé les journalistes camerounais à leurs entraînements du vendredi 5 juin au Centre Technique de la Fecafoot à Odza et le coach Français Roger Lemerre refusait les interviews à l’hôtel Hilton où ils sont logés. Mais au stade Ahmadou Ahidjo, malgré les appels de certains de ne peut pas laisser passer la presse marocaine à la séance des Lions, les journalistes marocains ont fait leur travail en toute tranquillité. On espère maintenant que les journalistes camerounais travailleront aussi à l’aise à Casablanca au match retour dan 5 mois.
Jean Charles Jérémie
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