mercredi 15 juillet 2009

Tour de France - Un jour sans fin



Sur le Tour de France 2009, il n'y a rien qui ne ressemble plus à un sprint qu'un autre sprint. Mark Cavendish (Columbia-HTC) a signé à Saint-Fargeau sa 4e victoire depuis le départ de Monaco. Un scénario un brin répétitif, mais le Britannique impose sa loi. Celle du plus fort. Et du plus rapide.
Le film de l'étape
Il n'y a rien à faire. Mark Cavendish est beaucoup trop fort. Le sprinter anglais de l'équipe Columbia-HTC a obtenu à Saint-Fargeau sa quatrième victoire sur ce Tour de France 2009, égalant sa marque de l'an dernier. Il entre dans l'histoire comme le premier sprinter de l'Après-guerre à remporter deux années de suite au moins quatre étapes sur le Tour. Personne ne l'avait fait avant lui ces 60 dernières années. Il a réussi là où Cipollini, Martens, Petacchi et d'autres ont échoué. Et ce n'est peut-être pas fini, même si les occasions vont se faire plus rares désormais.

Mercredi, la concurrence nourrissait pourtant un espoir de briser momentanément l'hégémonie de la bombe de l'ile de Man. Une espérance née du final en légère montée dans les 500 derniers mètres de l'étape. Sur un profil un peu plus pentu, on se disait, peut-être, que la puissance d'un Thor Hushovd ou d'un Tyler Farrar pourrait contrecarrer la vélocité inégalable de Cavendish. Il n'en a rien été. Hushovd a tenté de déborder l'Anglais dans l'ultime courbe. En vain. Farrar s'est ensuite porté pratiquement à sa hauteur, mais l'Américain de chez Garmin n'est pas parvenu à donner le dernier coup de rein. Comme à Brignoles, la Grande-Motte et Issoudun. Cavendish est donc sorti victorieux de l'emballage final. Seul Thor Hushovd a réussi à empocher son étape, à Barcelone. Mais en haut de la colline de Montjuic, sur un final vraiment pentu, Cavendish n'avait pas pris part au sprint.

Efimkin au tapis
Au passage, Cavendish reprend le maillot vert abandonné à Hushovd dans les Pyrénées. Le Norvégien, seulement cinquième à Saint-Fargeau (derrière Cavendish, Farrar, Hutarovich et Freire), se retrouve à sept points de son rival désormais. Pour Cavendish, l'équation paraît assez simple: S'il parvient à rallier Paris, il a toutes les chances de remporter le classement par points. Mais la dernière semaine de course sera terrible. Si la traversée du premier massif montagneux s'est effectuée à un train relativement modéré, la musique sera sans doute très différente à partir de dimanche à Verbier. En attendant, tout va bien pour Cavendish, qui en a profité pour s'indigner de la mauvaise réputation qui commence à être la sienne. "J'ai entendu quelques déclarations pas très sympas à l'égard des Français, c'était un peu arrogant, je pense que certains vont être motivés pour désorganiser le train des Columbia", a notamment confié Romain Feillu, le sprinter d'Agritubel. Cavendish aurait insulté plusieurs Tricolores depuis le départ du Tour en les traitant de "Putains de Français". On parle aussi d'un comportement désagréable dans le gruppetto le week-end dernier. Mais il en faudrait plus pour faire perdre son sourire au Britannique.

Pour le reste, cette 11e étape ne laissera pas un souvenir impérissable. Sous le soleil, avec oreillettes et sans polémique, le Belge Johan Van Summeren et le Polonais Marcin Sapa sont sortis après environ 25 kilomètres. Le duo, formé par le plus grand coureur par la taille (1,97 m) et le seul Polonais du Tour, a compté une avance maximale de 4'35". Autant dire que les deux fugitifs n'ont jamais eu le moindre espoir d'aller au bout. Le peloton, mené par les Columbia et les coéquipiers du maillot jaune Rinaldo Nocentini, est revenu à un peu plus d'une minute à 30 kilomètres du but avant de les avaler pour de bon sous le panneau des cinq derniers kilomètres. Un scénario écrit à l'avance. Il ne restait plus au train jaune et blanc de Columbia de se mettre en route, et personne n'a pu entraver cette marche triomphale, même si les Milram de Gerald Ciolek s'y sont essayés.

Certains coureurs non plus ne garderont pas un grand souvenir de cette journée. Deux chutes collectives, qui ont concerné de nombreux coureurs, se sont en effet produites en début d'étape. Nocentini s'est retrouvé à terre, mais a pu repartir rapidement sans trop de séquelles. En revanche, son coéquipier chez AG2R, Vladimir Efimkin, est plus sérieusement touché. Entaillé notamment au visage et blessé à un genou, le Russe devra passer des radios mercredi soir. Le Portugais Rui Costa, l'Espagnol David Arroyo et l'Italien Daniele Righi ont également eu du mal à finir l'étape. Celle de jeudi, vers Vittel, pourrait s'annoncer difficile pour eux. Comme, peut-être, pour les adversaires de Cavendish.

L.V. / Eurosport, mer, 15 juil 18:46:00 2009

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