Le siège pourri de l’association des hommes en noir

Samedi le 26 septembre 2009. Tout est calme et vide ce matin dans le couloir qui mène aux bureaux l’Association Camerounaise des arbitres(ACAF). La salle des réunions est vide et bien sale, pourtant c’est là que les Educateurs sportifs ont choisi pour effectuer un stage d’entraîneurs. A la salle des conférences, il n’y a pas de chaises. Un seul bureau est occupé par un ancien arbitre international, le sieur Ossende Ongolo, qui a été mis expressément à la touche par l’ancien directeur général de la Fecafoot, Jean Lambert Nang. Il joue à ses cartes sur le seul vieil ordinateur en place, écoutant une émission radiophonique. Dans le siège, plusieurs pièces sont vides mais portent des formats indiquant la fonction de l’occupant. Dans la salle du secrétaire national où Ossende joue à sa partie de cartes, on a pu apercevoir un photocopieur bien amorti qui procure quelques pièces d’argent aux hommes en noir. L’arbitre du Futsal a refusé de répondre à nos questions sur l’arbitrage, ce qui nous a amené à réaliser la découverte en question. Dans le couloir qui mène au bureau de celui qui s’ennuie entre la dame de pique et le jeu du solitaire, on remarque un tas d’anciens stocks du journal l’ACAF qui est mort de sa belle mort.
A l’entrée du sous-sol du stade Ahmadou Ahidjo, les affiches vous parlent comme des biscuits. « Nous œuvrons au développement du sport camerounais et disons non à la corruption », pourtant le corps le plus corrompu chez les footballeurs est celui des hommes en noir, même si les arbitres eux-mêmes pensent que l’ordre de corruption commence par les joueurs, suivent les présidents de clubs et eux-mêmes en troisième position. Une autre affiche indique la présence d’un photocopieur au bureau des arbitres à 25 francs la page. D’autres images montrent des liasses d’argent barrées et un expatrié qui tourne le dos à la scène.
Le président de l’Acaf, Joseph Pierre Noungui, l’ancien DAG du Minsep admis à la retraite, et son SG Amenda Benjamin, arbitre retraité lui aussi, sont tous absents, apparemment ils ne passent au bureau que lorsqu’il y a du business et du boulot. Ce matin, il était prévu la clôture d’un stage des Educateurs titulaires de la licence B1, habileté à encadrer les minimes et les cadets, mais on n’aperçoit aucune ombre d’un seul entraîneur ou instructeur dans la salle des réunions des arbitres. On dirait que la cérémonie a été annulée ou transférée ailleurs. Tout le couloir conduisant chez les arbitres est triste. Le bureau en face du siège de l’Acaf est une poubelle ouverte qui laisse croire qu’il n’existe pas un directeur des stades dans ce milieu. Les ampoules de ce couloir des hommes en noir sont allumées nuits et jours, mais le milieu est insalubre et indésirable.
JCJ