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lundi 27 décembre 2010
Etudiant et vendeur de sapeurs depuis 10 ans
Depuis quelques jours, les marchés de Yaoundé sont saturés, les prix grimpent, les activités se multiplient en cette fin d’année, le commerce du sapin s’est venu s’ajouter en prélude à la célébration de la nativité chez les catholiques romains et les autres congrégations proches. Même les étudiants se sont jetés à l’eau pour y gagner un peu de pain.
Il n’a pas manqué le coach cette année encore pour vaquer à son occupation habituelle en fin d’année, Kingsley Muto est étudiant à Bamenda, mais il n’a pas oublié que sa profession habituelle c’est la vente des sapins de noël. Nous l’avons trouvé à l’œuvre au carrefour de la Mobil Essos à Yaoundé, où il menait son activité en compagnie d’un autre débrouillard. Le 23 décembre 2010, il n’y a que deux jours qui nous séparent de ce qu’on appelle dans le monde la fête de la nativité, les rues de Yaoundé grouillent de monde, les déplacements sont difficiles à cause de nombreux bouchons et les chauffeurs de taxi sont devenus les maîtres de la capitale. Les clients les plus offrants s’arrachent les places à bord des voitures jaunes, ceux qui n’en reviennent pas sur cette inflation grandissante et soudaine, vont à pied. Les petits commerces se multiplient, comme celui des whisky le long de la chaussée. De passage au carrefour de la Mobil Essos, l’actuel Oil Libya, nous avons aperçu deux jeunes vendeurs de sapins, un commerce florissant depuis quelques jours seulement. Kingsley Muto est étudiant à l’Ecole Normale Supérieure annexe de Bambili à Bamenda dans la région du Nord-Ouest, il est parti de son lieu de résidence habituelle pour venir vendre ses sapins à Yaoundé. Il nous a avoués qu’il exerce cette activité depuis 10 ans et qu’il dispose de sapins dans sa concession à Bamenda. Il était surpris de nous voir aller vers lui, mais il n’a rien compliqué pour nous expliquer ce qu’il fait.
Des recettes minées par l’impérialisme chinois
Sur les prix qui intéressent la plupart des clients qui les abordent en notre présence, l’ami de Kingsley nous dira que ses prix varient, il y a les sapins de 1500 pour le plus petit, 2000 pour le moyen et 3500 francs CFA pour le plus grand. Pour sa part, Kingsley qui a commencé son commerce le 22 décembre dernier seulement a une autre grille de prix, 1000, 1500, 2000, jusqu’à 5000 francs, dit-il. « Mais ça ne passe pas bien. », lance Kingsley qui nous a avoués qu’en 2003 et 2004, il faisait des recettes terribles. Qu’est-ce qui peut expliquer la chute des recettes en 2010 ? Kingsley Muto n’est pas clair mais il suppose que c’est la présence des Chinois au Cameroun, qui vendent déjà tout, les beignets, les gâteaux, les habits, même les sapins artificiels. Malgré la colonisation de ce commerce par la partie chinoise, Kingsley parlent des recettes progressives, sans être précis, le 22 décembre, il nous avance le chiffre de 20.000 francs, il prévoyait les rentrées de 30.000 francs pour la journée du 23 décembre, le jour de notre rencontre. Il pensait aussi que ces recettes allaient grimper jusqu’au 24 décembre qui est son dernier jour de travail.
« Le 25 décembre, je vais fêter à Bamenda dans la famille, c’est pour faire aussi la vie », rappelle Kingsley qui sait qu’il n’est pas un esclave de l’argent. Nous lui avons demandé ensuite si le sapin a une vertu particulière qu’il conseille à ses clients, mais l’étudiant de Bamenda nous a dits qu’il ignorait si cet arbre de noël avait un avantage. Il sait seulement qu’il le vend à l’approche du 25 décembre chaque année, l’exemple de Kingsley nous montre aussi comment les étudiants camerounais sont obligés de se débrouiller pour payer leurs études et pour survivre.
JCJ
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