vendredi 12 juillet 2013

Débandade générale à la Sous-préfecture de Ngoumou

Comme dans la plupart des services du chef-lieu du département de la Mefou et Akono, la Sous-préfecture de Ngoumou reste parfois sans le moindre secrétaire, même les jours ouvrables. Nous avons fait le triste constat à la fin du mois de mai 2013. Le Sous-préfet étant absent ce jour, tous ses collaborateurs ont également pris la clef des champs. Constat d’une démission en masse.

Le vendredi 31 mai, nous arrivons à la Sous-préfecture de Ngoumou vers 10h30. Le constat est désopilant. Tous les bureaux sont hermétiquement fermés. Dans un premier temps, on se dit que le chef de terre qui habite Yaoundé et travaille à Ngoumou, malgré l’instruction du Préfet David Embe, à son installation récente, de le voir résider à son poste de commandement, n’est pas encore arrivé. 11 heures, 12 heures, rien ne bouge toujours à la Sous-préfecture.

Selon une source, le chef de terre n’a pratiquement pas travaillé durant le début de la semaine. Pour la journée du 31 mai, le Sous-préfet Julien Ndoumba, le fils du père Joseph Charles Ndoumba, ex SG du comité central du RDPC, est allé à la levée du corps de la maman du Préfet. Notre informateur pense que ses collaborateurs ont aussi été déplacés par le patron du département. A notre arrivée sur les lieux, un octogénaire que nous avons trouvé dans le hall de l’institution est assis sur une chaise en plastique. Il voulait signer une procuration à sa femme, mais avec l’absence de tout le personnel, le vieux visiblement fatigué et malade, qui marche en plus à peine est obligé de se rendre à la mairie à pied. A environ 600 mètres de la Sous-préfecture. Le Sous-préfet étant empêché, son adjoint devait suivre les dossiers, mais nous apprendrons que ce dernier est déjà allé à la retraite.

Comment donc faire pour faire signer une pièce ce jour ? C’est la galère à Ngoumou. « Anti, Dzal Ngoaman ! C’est la concession du Sous-préfet qui est vide de cette manière ? », lance l’octogénaire qui est étonné de voir les bureaux vides en matinée. C’est le vieux qui va nous dire que les collaborateurs du Sous-préfet se sont tous rendus à la cérémonie de départ en vacances du cours enfantin situé derrière leurs bureaux. Mi-temps de droit à la Sous-préfecture A côté des services du Sous-préfet, toutes les autres délégations fonctionnent aussi sous le régime de la mi-temps. Pire, il y a des fonctionnaires qui esquivent leurs bureaux durant toute la semaine. Dans la plupart du temps, les fonctionnaires travaillent jusqu’à midi ou 13 heures, et s’en vont sans regarder derrière. L’après-midi est toujours libre et réservée à d’autres choses n’ayant rien à voir avec le travail de l’administration.

Ce 31 mai, c’est dans les coups de 13 heures justement, pendant que nous voulons voir jusqu’où les hommes de Ndoumba peuvent aller, des tas d’usagers avaient déjà défilé devant ce visage de bois de l’institution sans avoir la possibilité d’être servis. Deux jeunes filles qui voulaient faire signer des copies d’acte de naissance pour le concours de la BEAC sont obligées de rentrer la queue profondément entre les jambes. Curieusement, au cours de cette journée de malchance, il n’y avait pas de courant à Ngoumou. Comme d’habitude. SDC

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