vendredi 12 juillet 2013

L’impossibilité d’obtenir une maison aujourd’hui

Après avoir parcouru nos sources au sein du camp SIC, nous sommes arrivés à la conclusion que c’est la loi du plus fort et du plus offrant qui règnent dans les cités SIC de notre pays. En ressortant de l’immeuble pour aller à la recherche du concierge, en vue d’être bien édifié, nous nous rapprochons à nouveau de la jeune fille du 2e étage. Nous voulons savoir comment faire pour avoir accès un logement du camp. C’est un alibi pour être mieux informé sur les pratiques maléfiques dans les cités SIC. La jeune fille n’est pas tendre dans sa réponse. « Pour avoir une maison ici, il vous faut encore attendre 20 ans. Ce n’est pas facile, les choses se passent à travers le téléphone arabe. », lance la jeune fille qui appelait son régulier au call box. Rien n’est vraiment facile au regard de ce qu’elle nous raconte à propos des courbettes à faire pour entrer dans une maison. « J’habite ici avec mon père, c’est ma tante qui a donné la maison à mon père quand elle partait d’ici. C’est comme ça que ça se passe généralement, chacun laisse la place à son proche. On ne peut pas sortir de nulle part et avoir une maison ici. C’est dur, que ce soit dans les bâtiments ou dans les maisons individuelles. », explique la jeune fille très sérieuse.

Elle nous dit qu’il y a des locataires qui sont en place depuis 15, 20 et 30 ans. Ils n’ont pas l’intention d’abandonner ces maisons à la portée des couches défavorisées. Sur les prix des maisons, elle nous avoue que la grille varie, il y a les fonctionnaires qui déboursent 24.000 francs, alors que les non fonctionnaires, qui peuvent pourtant toucher moins que les fonctionnaires, doivent payer entre 35 et 50.000 francs. « Mon père paie 50.000 francs et nous n’avons que deux chambres. D’autres personnes ont trois chambres ou quatre chambres pour ceux qui transforment le balcon en chambre. », poursuit notre interlocutrice, qui avait l’air d’avoir pitié de nous en nous renseignant.  

Ambiance mièvre au bureau du concierge Le carrefour Banane où est situé le bureau du responsable des logements est à environ 500 mètres de la gendarmerie de Mendong. En nous rendant vers la tour de contrôle qui semble avoir des accointances malheureuses avec ceux qui polluent les camps SIC, un violent tourbillon va précéder la forte pluie qui a voulu arrêter notre progression dans l’enquête. Au bureau en question, il y a des signes qui ne trompent pas. Le concierge n’est pas en place, elle est permissionnaire. Son collaborateur que nous avons trouvé à la caisse, joue aux cartes sur son ordinateur. Il est 14 heures. Nous avons toujours la peau d’un Camerounais à la recherche d’un local. « Ici là, maintenant, je ne peux pas vous mentir, il n’y a aucune maison vide. Vous pouvez peut-être allé demander dans d’autres cités. », nous avertit le caissier qui l’air de soupçonner notre déguisement. A cause de sa réponse laconique, nous lui avouons que nous sommes là pour une enquête, nous lui demandons ce qui ce passe et ce que la SIC prévoit pour ces eaux usées qui coulent sur la chaussée. « Il y a des gens qui sont en train de travailler au sein des bâtiments en face (des bureau de Mendong, NDLR).

Quand ils vont finir ici, ils iront s’occuper du problème du bas. », réplique le caissier. Nous voulons davantage en savoir sur ce qui est à l’origine de ces phénomènes, le caissier n’hésite pas. Il accable les locataires et les traite de terribles, pour lui ils jettent les bouteilles vides, les vieilles tôles et les habits dans les canalisations d’eaux. Ce qui bouche les fosses septiques et produit ce que tout le monde déplore aujourd’hui. Au sujet de la difficulté d’avoir une maison dans les logements SIC, il avoue lui-même que les Camerounais sont malhonnêtes, c’est ce qui explique le cafouillage actuel. « Quelqu’un qui quitte une maison, il installe son frère, sa sœur ou son fils, ainsi de suite, c’est là le problème. Celui qui prend la maison continue à payer les factures au nom de celui est parti. On se rend souvent compte plus tard. », martèle le caissier troublé face à cette question. Où sont donc passés les recensements dans les cités SIC ? On sait que les maisons SIC sont faites pour le Camerounais moyen, d’où vient-il que des Directeurs et sous-Directeur se retrouve locataires dans les maisons de ceux dont le portefeuille est vide ? « Je n’ai pas le droit de vous répondre, parce que ce n’est pas mon domaine de compétence, mais de vous à moi, vous savez que les Camerounais sont foncièrement malhonnêtes, quel que soit ce qu’on peut faire pour les choses se passent bien.

On comprend que les contrôles n’existent pas, tout le monde peut entrer dans une maison, les pauvres et les riches, les enfants, les adultes, les fous, les barbares et même les animaux de la forêt. « Non, je vous ai dit que nous contrôlons, mais c’est difficile de mettre les gens dehors. », confie notre interlocuteur de circonstance. Tant il est vrai que des voix persistantes font état d’un marchandage des maisons à nulle autre pareille dans ces camps des privilégiés considérés à tort comme destinés aux démunis. Au regard de tout ce qui précède, il est temps de réaménager les camps SIC, de mettre à la porte ceux qui ne font pas partie des catégories habilités à avoir un toit dans ces logements ciblés. Il serait aussi utile de remettre au goût du jour les contrôles systématiques, pour savoir qui est qui à la SIC et au besoin de chasser ceux qui ont déjà 20 à 30 ans dans ces lieux qui doivent bénéficier à tous les pauvres.

 JCJ

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