mercredi 23 mai 2007

Ben Laden aurait chargé Zarqaoui de préparer des attentats contre les USA



Le président américain George W. Bush devait produire mercredi des preuves nouvelles selon la Maison Blanche, du danger que représente Oussama Ben Laden en Irak, qui a tenté de transformer ce pays en "sanctuaire" pour préparer des attentats aux Etats-Unis mêmes.



Dans un discours prévu à 11H15 (15H15 GMT) à New London (Connecticut, nord-est), M. Bush devait poursuivre son effort pour justifier un engagement en Irak de plus en plus contesté aux Etats-Unis. Selon des informations secrètes qui ont été déclassifiées mardi et dont M. Bush devait se réclamer, Oussama Ben Laden a chargé l'ancien chef d'Al-Qaïda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, de préparer du sol irakien de nouvelles attaques contre les Etats-Unis, a indiqué une haute responsable de la Maison Blanche.Les services du Renseignement "nous disent qu'en janvier 2005, Ben Laden a donné pour mission à Zarqaoui, qui se trouvait en Irak, de former une cellule chargée de mener des attaques en dehors d'Irak et, franchement, l'Amérique devait être sa priorité numéro un", a rapporté devant un petit groupe de journalistes l'assistante du président pour la sécurité et pour l'antiterrorisme, Frances Townsend.


Selon elle, l'islamiste jordanien, tué depuis en Irak en juin 2006, avait accepté la tâche et avait même fait savoir avoir de "bonnes propositions".
Au printemps 2005, Oussama Ben Laden a demandé à Abou Hamza Rabia, un haut responsable du réseau, de se rendre en Irak pour informer le chef local d'Al-Qaïda de ses projets d'attentats, y compris aux Etats-Unis, a-t-elle indiqué.


Abou Hamza Rabia a été tué au Pakistan en décembre 2005.
Et, à la même époque, un autre haut responsable d'Al-Qaïda, Abou Faraj al-Libi, suggérait à Oussama Ben Laden d'envoyer Abou Hamza Rabia en Irak pour aider Abou Moussab al-Zarqaoui à préparer des opérations extérieures, a-t-elle dit.
Abou Faraj Libi a été capturé en mai 2005 et est actuellement détenu au camp de Guantanamo, a-t-elle précisé.


M. Bush entend se servir de ces informations pour expliquer une nouvelle fois aux Américains pourquoi il faut empêcher Oussama Ben Laden de faire de l'Irak un "sanctuaire", a-t-elle dit.
"Vous avez vu en Afghanistan que s'ils trouvent un sanctuaire ou un refuge, ils vont en profiter non seulement pour étendre leur influence, mais pour fomenter des attaques contre nous. La leçon du 11-Septembre, c'est: ne leur permettez pas de trouver un sanctuaire ou un refuge, et maintenez les constamment en fuite pour que nous n'ayons pas à les affronter ici", a-t-elle poursuivi.


M. Bush a placé depuis plusieurs semaines le combat contre Al-Qaïda en tête de ses arguments pour justifier la mission en Irak.
Devant les difficultés irakiennes, le projet de créer un modèle démocratique au coeur du Proche-Orient a été relégué à l'arrière-plan.


Une majorité d'Américains réclament un début de désengagement d'Irak. Les adversaires démocrates de M. Bush, désormais majoritaires au Congrès, ont échoué pour l'instant à lui imposer un calendrier de retrait, mais assurent vouloir poursuivre leur effort.
La Maison Blanche s'est défendue préventivement contre la probable accusation d'opérer une manoeuvre politique en publiant ces informations en plein conflit avec les démocrates.
Mme Townsend a expliqué qu'il fallait du temps pour "assembler les pièces du puzzle".


Ces informations posent cependant à nouveau la question de la durée de l'engagement américain. Elle se posera avec une acuité croissante d'ici à septembre. C'est à cette date qu'est attendue une évaluation de la nouvelle stratégie mise en oeuvre en Irak par M. Bush.
M. Bush dit constamment que l'engagement américain en Irak n'est pas illimité. Mais les informations déclassifiées mardi sont "l'une des raisons pour lesquelles le président est opposé à toute échéance", a répété un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.


Par Laurent LOZANO, Washington (AFP)

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