mardi 8 mai 2007

Effa Engelbert, Ombga Zing Martin et Bongani Doda raccrochent prématurément leurs sifflets dans un avion du Kenya à Douala


Partis de Douala dans la nuit du vendredi 4 mai pour aller diriger la rencontre Tout-puissant Mazembé contre Mwana Africa du Zimbabwé à Kinshasa, nos trois arbitres internationaux figuraient parmi les 114 passagers de la Kenya Airways qui a crashé sur la route de Nairobi.

A l’occasion des 8e de finale bis de la 4e coupe des confédérations dans le week-end du 4 au 6 mai, les clubs de la ligue des champions reversés à cette compétition, ainsi que les qualifiés des premières 8e de finale devaient s’exprimaient en attendant le tirage au sort des poules des championnats, en ligue des champions et en coupe de la confédération, le 28 mai prochain à Zurich. Sans les arbitres apparemment, aucun match ne peut se jouer, mais on a bien compris qu’aucun arbitre n’est indispensable à la confédération africaine de football, il a fallu que le Boeing de la Kenyan Airways explose dans le ciel de Douala pour le comprendre. Les trois arbitres camerounais qui devaient diriger le match de Kinshasa et qui ont trouvé la mort en mission pour l’exercice de leurs fonctions, ont été rapidement remplacés par les programmeurs de la Confédération africaine de football, avant même que les débris de leurs corps déchiquetés ne soient retrouvés sur le lieu du drame. Oui, avec ou sans eux la vie continue, la CAF n’est pas allée loin pour chercher leurs remplaçants, elle a fait appel aux Congolais de Brazza pour montrer qu’ils n’étaient pas les seuls arbitres Fifa. Et le match s’est disputé en s’achevant sur le score de 1 – 0, en faveur des Congolais du Tout-puissant Mazembé.

Le destin était-il au rendez vous ?

En quittant leurs domiciles vendredi dernier pour se rendre à une mission sans retour, Effa Engelbert, Bongani Doda et Omgba Zing Martin savaient sûrement qu’ils effectuaient un voyage comme un des multiples qu’ils ont eu à effectuer en Afrique et dans le monde. Personne d’eux, ni de leurs familles ne pouvait imaginer qu’il s’agissait de leur dernière apparition sur terre, ils ignoraient qu’ils n’allaient plus diriger une seule rencontre de leur vie. Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’on en arrive à cette catastrophe qui vient d’endeuiller le corps arbitral du Cameroun ? Les résultats des enquêtes tardent à tomber, mais les premiers commentaires font état d’une négligence humaine grave, tant il est vrai que le temps était orageux mais le commandant de bord et ses coéquipiers ont décidé de décoller après pourtant une attente de plus d’une heure due aux mauvaises conditions climatiques. Et cet avion qui est parti d’Abidjan sans problème n’attendait-il seulement qu’il soit sur le territoire camerounais pour péter les plombs ? La CAF qui a rapidement trouvé des remplaçants à nos trois compatriotes disparus, ne pouvait– elle pas programmer les Congolais au départ au lieu d’envoyer ce trio au feu ? Quel est le diable qui a bien pu inspirer l’équipage de ce Boeing de la Keyan Airways, pour tenter d’affronter le pire ? Il ne nous reste que ces questions sans réponses et nos yeux pour pleurer les trois arbitres, les 111 autres passagers à bord, dont 32 autres camerounais introuvables à Mbanga Mpongo, le lieu du drame. Si c’était le destin, quel destin cruel !

Jean Charles Jérémie

Aucun commentaire: