vendredi 11 mai 2007

Exposition Dalida à Paris: hommage à une star toujours vivante


Vingt ans après son suicide, une exposition "Dalida, une vie...", est consacrée pour la première fois à l'Hôtel de Ville de Paris à la grande chanteuse populaire, adulée de son vivant, mais aussi après sa mort.


Par Josette Michy


La star a enregistré plus de 2.000 chansons en dix langues (dont l'hébreu et le flamand) et vendu plus de 120 millions d'albums dans le monde entier. Pour elle, furent crées les premiers disques d'or, de platine, puis de diamant.

Artiste multiple, miss Egypte 1954, Iolanda Christina Gigliotti avait débuté dans des péplums avant de tenter sa chance à Paris et de se lancer dans la chanson, se transformant au fil des ans en sirène blonde. Celle que Charles Trenet avait appelée "la pharaonne de la chanson", devait tourner en 1986 un dernier film "Le sixième jour" de Youssef Chahine, où elle interprétait magnifiquement une mère douloureuse.

"J'ai été le témoin de son histoire, je suis devenu le gardien de sa mémoire", déclare son frère et producteur Orlando qui a conservé toute sa garde-robe, de 1958 à 1987. Les extravagantes robes strassées qu'elle portait en scène sont exposées, tout comme les longs fourreaux de Loris Azzaro qui mettaient en valeur sa plastique parfaite, un ensemble de Balmain aux manches bordées de renard blanc qu'elle porta au festival de Cannes (1961) ou la mythique robe de velours rouge (Jean Dessès) de son premier Bobino.

On peut voir aussi des souvenirs personnels, des petits mots de de Gaulle, François Mitterrand ou Jacques Chirac lorsqu'il était maire de Paris, des lettres ou d'humbles objets comme des pinceaux de maquillage. Le maire de Paris Bertrand Delanoë, qui fut son ami et voisin, assidu des dîners du dimanche rue d'Orchampt (XVIIIème), évoque avec émotion celle qui fut "l'interprète de +Bambino+ et la tragédienne du "Sixième jour".
C'est lui qui est à l'origine de cette exposition, explique le commissaire général Jacques Pessis.
Auteur du catalogue abondamment illustré (216 pages, 29,90 EUR), il souligne que cette "star mythique vend aujourd'hui plus de disques que de son vivant", jusqu'à "un million par an" comme en 1997.


Dalida, qui a touché plusieurs générations, revit sur un grand mur d'images avec notamment un clip géant de 35 de ses chansons.
Un espace est réservé aux duos célèbres avec Charles Aznavour, Julio Iglesias ou Serge Gainsbourg et les visiteurs pourront s'essayer à chanter dans trois cabines de karaoké.
On fredonne toujours les "tubes" de l'artiste la plus récompensée du show-biz, de "Gigi l'amoroso" à "Il venait d'avoir dix huit ans". L'exposition retrace son parcours à travers tous les styles musicaux, des chansons réalistes au disco, en passant par twist et reggae.
Le destin de cette femme qui pensait porter malheur à ses amours (sa vie est jalonnée de trois suicides) et qui lisait "La dialectique du moi et de l'inconscient" de Jung, s'achève par un suicide, à 54 ans. Son dernier message: "La vie m'est insupportable, pardonnez-moi".
Elle vit encore dans le coeur de ses fans.
Exposition salle Saint-Jean, Mairie de Paris, du 11 mai au 8 septembre, 10H00-19H00, du lundi au samedi, entrée gratuite.


Paris (AFP)

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