mardi 17 juillet 2007

Royal reconnaît des "faiblesses" et tient à ses valeurs pour rénover le PS


Ségolène Royal a reconnu lundi des "faiblesses" pour expliquer sa défaite à l'élection présidentielle, tout en se montrant décidée à participer à la "rénovation des idées socialistes" autour des valeurs qu'elle défend.

Mme Royal et son équipe se sont retrouvées dans une salle de l'Assemblée nationale pour une première réunion de travail post-élections: le matin avec une trentaine de membres de son équipe de campagne, et l'après-midi pour une réunion élargie aux parlementaires qui l'ont soutenue.
"C'était tout à fait passionnant", a assuré Arnaud Montebourg. Particulièrement dur à l'égard de son parti, il a expliqué qu'il s'agissait d'une "mise en perspective des retards stratégiques accumulés par le PS depuis une dizaine d'années", avec des intervenants extérieurs "qui nous ont regardés sombrer pendant toutes ces années".
"J'ai compris mes forces et mes faiblesses", a confié pour sa part à l'AFP l'ex-candidate, qui a employé plusieurs fois le mot "défaite" qu'elle évite d'ordinaire.
"Certes, nous avons perdu mais nous avons aussi fait des choses extrêmement positives. C'était une belle campagne, on en est fier", a-t-elle ajouté, incluant bizarrement Nicolas Sarkozy dans l'hommage en affirmant que les Français ont été "fiers de cette campagne, fiers de leurs deux candidats".
Côté forces, elle a rappelé que "même s'il y a eu défaite, il ne faut pas renoncer à tout ce qui a fait lever ce formidable élan pendant la campagne", insistant sur les "éléments refondateurs" qui se sont levés: la démocratie participative, la valeur travail, l'ordre juste... "Nous ne devons pas abandonner les raisons pour lesquelles tant de gens nous ont rejoints", a-t-elle déclaré.
Pour elle, "il faut continuer à travailler" sur ces éléments pour "continuer la refondation du parti" et rendre le PS plus "attractif".
Elle a reconnu, côté faiblesses, les difficultés de "traduction" de ces concepts et le "manque de réactivité", notamment à la télévision. Elle a regretté aussi que la "greffe avec le parti" dans la deuxième phase de campagne ait dû se faire "dans l'urgence".
L'ex candidate a indiqué qu'elle allait mettre en place "un groupe de coordination" et "des groupes de travail" autour des valeurs défendues et des "insuffisances des réponses concrètes apportées".
"Ce travail sera mis à disposition du parti socialiste", a-t-elle affirmé, précisant qu'une première synthèse en sera faite le 25 août à la Fête de la rose de Melle (Deux-Sèvres).
Elle a assuré qu'elle viendrait "régulièrement" restituer le produit de ces réflexions collectives devant "les instances du parti", en particulier "devant le bureau national du PS".
Mme Royal a confirmé qu'elle participerait à l'université d'été du PS, du 31 août au 2 septembre. "Mon action se situe à l'intérieur du Parti socialiste", a-t-elle martelé.
"J'ai confiance, je suis optimiste, nous allons reconstruire, nous allons rénover, accompagner la société française, répondre au désarroi et aux attentes des militants", a lancé Mme Royal, ajoutant à leur adresse : "Ne soyez pas désemparés !".
"Je suis là et bien là (...), je serai là et bien là au sein du parti socialiste !", a-t-elle encore déclaré.
Ses codirecteurs de campagne, Jean-Louis Bianco et François Rebsamen, ont relativisé l'échec de 2007 en l'incluant dans une mauvaise période pour la gauche, parlant de la nécessité d'une "analyse idéologique depuis 2002" (Bianco) ou notant que les tendances à l'échec "ne datent pas d'aujourd'hui" et que depuis 1993 "le PS ne vole pas de succès en succès" (Rebsamen).


Par Souk CHANTHALANGSY et Christine COURCOL AFP/PARIS - Lundi 16 juillet, 23h51

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