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mardi 16 juin 2009
Le film vrai de la mort du président Omar Bongo Ondimba
Le film vrai de la mort du président Omar Bongo Ondimba Partager
Dimanche 14 juin 2009, à 13:33
Acte 1. Le 7 mai dernier dans les airs, entre le Maroc et l'Espagne, le Président Omar Bongo rend l'âme dans un avion médicalisé dépêché par la France. Néanmoins sur instruction de l'Elysée et de sa cellule Afrique, le corps est conduit en Espagne selon la volonté de Madame Pascaline Bongo.
Acte 2. L'Elysée tient à récupérer un certain nombre de documents que possédait (puisqu'il est déjà mort) le Président gabonais parmi ceux-ci un dossier sur le financement de la dernière campagne électorale en France. En retour, la famille Bongo aux multiples ramifications (Pascaline n'est pas seulement la fille du président, elle aussi la conjointe d'un membre du gouvernement et la mère des enfants de Jean Ping l'actuel Président de l'Union Africaine ; Ali Ben Bongo (c'est le fils dont tout le monde parle pour la succession du Père ; Mba Obame, un autre fils lui aussi ministre, porte un nom Fang, l'ethnie majoritaire au Gabon (40%) demande à la France un certain nombre de choses dont notamment la levée des saisies de compte de la Famille et l'adoubement d'Ali Ben comme Président du Gabon, ce à quoi Pascaline est opposée.
Acte 3. Ali Ben fait appel aux deux Congo et menace de faire "sauter les légionnaires sur Libreville" C'est le titre d'un film dont mon tonton est l'acteur principal (Gérard Essomba Mani Ewondo).
Acte 4. La France frappe du point sur la table et exfiltre Ali Ben du Gabon. Officiellement alors, on annonce qu'il est hospitalisé à Neuilly à l'hôpital américain. Personne ne l'a vu dans cet hôpital.
Acte 5. Ali Ben se calme et rentre au Gabon pendant que Nicolas Sarkozy dépêche en Espagne Brice Hortefeux avec pour mission de convaincre la famille Bongo du soutien de la France.
Acte 6. Le Premier ministre français François Fillon arrive à Yaoundé : nous sommes le 20 mai 2009, il fait alors cette étrange déclaration : "Je sais que le président est soigné. Je sais qu'hier soir encore et ce matin, sa santé était satisfaisante. Je formule mes vœux de prompt rétablissement à M. Bongo en espérant naturellement qu'il sera remis sur pied le plus vite possible". Pour ceux qui connaissent Fillon, le fils du Mans catholique pratiquant, on le voit mal à l’aise ; avec ces africanités teintées de Françafrique, il ne comprend pas pourquoi l'on ne veut pas rendre la nouvelle officielle.
Acte 7. Le 6 juin soit presque un mois après le décès de Bongo, l'Espagne somme la France de prendre ses responsabilités ; le premier ministre espagnol le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, un ancien religieux jésuite, demande à son ministre des affaires étrangères sous la pression des médecins - qui ne comprennent pas qu'on garde dans une chapelle ardente un corps aussi longtemps qui n'a pas trouvé la mort dans leur établissement - de rendre la nouvelle publique. Le Gabon dit n'être pas près et pour des problèmes de sécurité intérieure. L'Espagne refuse de reculer comme cela se fait toujours ; quelques journalistes reçoivent des instructions et l’hebdomadaire Le Point lance un ballon d'essai.
Acte 8. Un avion est dépêché à Libreville en mission commando avec une conseillère de l'Elysée avec pour mission de ramener en Espagne le premier ministre gabonais, Eyeghe Ndong, ce qui est fait.
Acte 9. Le premier ministre donne une conférence de presse couteau sous la gorge par la famille Bongo : "Salaud si tu dis un mot de travers on te pend haut et court !" peut-on entendre dans une des résidences de l'avenue Juan Gonzales qu'occupe la famille Bongo. Le premier ministre annonce dont que Bongo est en vie - des dispositions sont prises pour rapatrier le corps au Gabon avant que le décès ne soit annoncé.
Acte 10. L'Espagne refuse à nouveau d'attendre. Acte final. L'Espagne annonce le décès et le premier ministre gabonais le confirme ; les journalistes de TV5 refusent dans les minutes qui suivent de présenter le journal Afrique de 12H30 heure du Canada car, disent-ils, ce n'est plus de l'information s'ils ne doivent lire que des textes conçus à l'Elysée.
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