vendredi 22 janvier 2010

2010 pour célébrer le jubilé de l’indépendance du Cameroun



Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement camerounais, a attendu la dernière minute pour annoncer ce que les pouvoirs publics entendent faire pour célébrer les 50 ans marquant l’accession du Cameroun à l’indépendance. C’était le 1er janvier 1960 à l’ONU. Le programme des manifestations va s’étendre sur toute l’année 2010, mais le début du vaste programme a commencé au Musée National le 31 décembre 2009 avec des activités culturelles et patriotiques. Le Mincom appelle aussi les médias à couvrir largement la CAN et le Mondial 2010.
Pourtant le chef de l’Etat a annoncé les couleurs de cette commémoration dans l’un de ses discours il y a plusieurs mois, mais personne n’avait dû faire attention. Il a fallu du temps, presqu’au moment où le président de la République attend déjà que les ministres qu’il a nommés le 30 juin dernier lui remettent leurs copies pour les corrections, pour voir le gouvernement de la République se rappeler que le jubilé doit se célébrer avec faste. Le Mincom qui est très subtils dans ses démarches, a su passer l’épreuve et contourner les questions piège d’une presse libre mais de temps en temps nocive. En appelant la presse à la rescousse, Issa Tchiroma Bakary, n’a pas lésiné sur les moyens, il a remercié la presse nationale pour les efforts faits, il a regretté les dérapages souvent constatés et a souhaité que les médias soient davantage responsables. Il est question d’une célébration qui marque l’histoire controversée de notre pays sous l’administration coloniale, la répartition du Cameroun en trois après la défaite des Allemands à la grande guerre en 1945, la Référendum du 11 février 1961 sur l’Unification du Cameroun et la Réunification le 1er octobre 1961. Sans oublier de relayer le nationalisme de certains de nos compatriotes qui ont versé de leur sang pour rendre le Kamerun libre. Dans son discours de fin d’année ou de bonne année, Paul Biya a tenu à souligner que le peuple camerounais rende un hommage mérité aux héros qui ont laissé leur vie sur le carreau, pour notre indépendance. Il soutient également que le 1er janvier est un jour de recueillement et de regret pour le berceau de nos ancêtres, l’année 2010 est pour nous une année du cinquantenaire qui prendra fin le 20 mai 2010 avec le grand défilé de l’Unité Nationale.

Le ministre Tchiroma voudrait que la presse soit le relais, le tam-tam de résonnement pour mieux édifier les Camerounais sur l’importance que revêtent ces dates, le rôle qu’ont joué plusieurs héros et les différents événements qui ont entouré notre indépendance le 1er janvier 1960. Le Mincom demande aux Responsables des organes de presse de lui faire des propositions pour que cette célébration ait une couleur parfaite et soutenue. Le gouvernement attend des messages de réconciliation, d’amour, d’édification, de patriotisme, parce qu’on a constaté depuis quelques années qu’il y a un déficit de patriotisme chez nos compatriotes. Il faut refaire la part des choses, mettre chaque chose à sa place, cultivé le civisme aux Camerounais, le respect des autres, de la chose publique, de la chose d’autrui, des lois et règlements de la nation. L’Education de base étant la chose la moins partagée de l’heure dans notre pays, il faut faire quelque chose et vite en comptant sur les journalistes qui sont les éducateurs, les informateurs et les communicateurs.

L’hymne du national chanté à minuit partout au Cameroun
C’était la magie de cet événement, au Musée National et dans toutes les régions du Cameroun, l’hymne national qui devait être repris en chœur par le public présent a plutôt été chanté à regret par des étudiantes qui ont considérablement dégradé l’ « Ô Cameroun berceau de nos ancêtres ». C’était pour marquer la victoire du nationalisme sur les impérialismes. Au sein du site des manifestations culturelles, le ministère de tutelle a lancé plusieurs articulations, dont le concert géant qui a regroupé de nombreux artistes camerounais de renom. On n’oubliera pas le « Je vais à Yaoundé, Yaoundé la capitale » de Talla André Marie, « Liberté » de maman Anne Marie Ndzié et bien d’autres comme Lady ponce, X Maleya, Prince Afo Akom, Marole, Tonton Ebogo. Après le chant de ralliement, à minuit, l’armée a déclenché sans grand succès les feux d’artifice qui ont couvert le ciel du centre ville de Yaoundé. On espère seulement que tous les chefs-lieux de régions ont suivi le mouvement. En dehors de ces manifestations, une messe a été dite à Nsimalen par l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Victor Tonyé Bakot, dans la poursuite des mêmes objectifs d’apaisement, d’amour et de patriotisme.

Et la CAN 2010 alors ?
En dehors de la célébration du jubilé de l’indépendance de notre pays, le ministre de la Communication a aussi tenu à rappeler aux hommes des médias que l’an 2010 commence avec un grand événement sportif en Angola, il question pour le gouvernement camerounais de faire une large communication autour de cette CAN . Après le dernier échec si près du but, le Cameroun a perdu en finale contre les Pharaons d’Egypte, au Ghana en 2008, il faut pouvoir remporter le 5e titre continental au terme de cette expédition pleine d’incertitudes et se comporter mieux qu’en 1990 à la coupe du monde qui aura lieu en Afrique du Sud en juin prochain. Les pouvoirs publics ont d’ailleurs mis beaucoup de moyens à la disposition des Lions Indomptables, pour y arriver.

Dans son discours traditionnel à la nation le 31 décembre, le président de la République n’a pas spécialement évoqué la campagne angolaise qui commence le 10 janvier prochain ou celle qui va se dérouler en Afrique du Sud en juin, mais il a pris une fois de plus les Lions comme exemple d’unité nationale. Il et donc plus que jamais question de consolider cette unité nationale chèrement acquise par des nationalistes qui ont payé de leur sang pour la paix et la stabilité que nous avons aujourd’hui. Même si le patron des Lions Indomptables trouve que sa priorité n’est pas la CAN mais la coupe du monde, il convient d’être vigilent, de faire la part des choses, en réalisant que bien que la coupe du monde se dispute sur le sol africain, aucun Africain ne dire avec circonspection et assurance qu’une équipe du continent peut remporter le trophée mondial. Nous ne devons pas seulement rêver, surtout personne ne doit rêver à notre place, parce que personne ne saurait être plus content ou plus fâché à notre place le moment venu. Il est plus facile de remporter une CAN par un pays africain, et c’est cette compétition qui doit d’abord passer avant tout autre chose. Les entraîneurs qui cherchent à se faire un nom en Afrique, font leur boulot, mais les gouvernements africains doivent définir leurs priorités à leurs employés de sélectionneurs.

Jean Charles Jérémie

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