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dimanche 24 janvier 2010
Le Français Hervé Maheux sur des braises ardentes aux CCF
Le Directeur des centres culturels français de Yaoundé et Douala, le Français Hervé Maheux ne sait plus comment travailler avec les Camerounais, tout ce qu’il entreprend est critiqué, nos compatriotes lui reprochent des choses qu’il ne reconnaît pas. Mais il n’entend pas s’arrêter en chemin malgré les coups de poignards, de nombreux jeunes talents ont besoin du soutien des CCF.
Dans la fièvre de la 27e coupe d’Afrique des nations de football qui se dispute en ce moment en Angola, le Centre culturel français François Villon de Yaoundé est occupé par une bonne partie des activités ayant trait à la CAN, il y a le Café foot qui rassemble chaque jour les journalistes dans une salle de presse aménagée spécialement pour cet événement, il y a la projection des rencontres au quotidien, il y a les multiples affiches des Lions et de leurs partenaires et il y a bien sûr l’exposition des photos d’anciens Lions Indomptables qui aura lieu en février prochain à Yaoundé. Après la capitale politique, l’exposant se rendra à Douala en juin, durant la coupe du monde, pour le même objectif : rendre hommage aux vieilles gloires. Le peintre Hervé Momo qui présentera 23 portraits, comme les 23 sélectionnés des nations, n’est pas arrivé au CCF de Yaoundé au hasard comme certains le pensent, il a proposé son projet à la direction du Centre Culturel Français, qui l’a soutenu pour son talent et non pour autre chose. « On soutient les jeunes qui ont du talent et surtout si leurs projets correspondent à nos critères de sélection dans plusieurs domaines, le cinéma, la danse et autres. », confie Hubert Maheux qui est déçu par l’attitude des autres Camerounais qui veulent tout pour eux.
Y a-t-il des artistes qui contestent le soutien que vous apportez au jeune Momo Hervé ou le travail qu’il a fait ? Le Directeur des CCF a refusé de répondre à cette question, pourtant dans sa voix, on sent une déception de la part de nos compatriotes, « Je constate que les Camerounais aiment beaucoup la critique dans votre pays, c’est difficile ici. », ajoute le Directeur qui cache mal sa peine. Arrivé au Cameroun en septembre 2008, Hubert Maheux s’est vite mis au travail, il a des projets et de grandes ambitions tant qu’il dirige les Centres de Douala et Yaoundé, certains de ses collaborateurs sont plus stricts dans la manière de voir les choses, mais il est obligé d’être plus souple et de comprendre ceux qui viennent vers lui. L’année 2010 étant très importante pour le football camerounais et le pays tout entier, il souhaite que l’exposition des 23 portraits circule entre mars et mai à l’intérieur du triangle national, mais il avoue qu’il manque encore de moyens financiers pour réussir son coup. Il serait curieux de constater que cette aventure n’ait pas lieu, alors qu’Orange, Air France et de nombreuses autres firmes françaises sont pourtant bien présentes au Cameroun.
Le foot un élément fédérateur et de cohésion nationale
En cherchant à savoir pourquoi Hubert Maheux accorde tant d’importance à la CAN en ce moment dans les locaux des CCF de Yaoundé et de Douala, il nous a dit qu’il s’agit d’abord d’un événement important pour l’Afrique et pour chaque pays, c’est pour cela qu’il y a de l’adhésion partout. « Ensuite le foot c’est un élément fédérateur du pays, il assure aussi la cohésion nationale. » Est-ce que tout ce que vous faîtes autour du football aujourd’hui n’est pas engagé parce qu’il y a un coach français à la tête des Lions Indomptables ? « Non ! Je vous ai dit que c’est parce que le football fédère, il génère la cohésion de la nation, c’est quelque chose qu’il faut mettre en avant, c’est consécutif à l’identité nationale. », Répond le maître du CCF qui n’est pas d’accord avec notre appréciation.
Même si Hubert Maheux est mal à l’aise à chaque interrogation, nous ne nous lassons pas de nous inquiéter, puisque beaucoup de Camerounais pensent que les CCF ne travaillent qu’avec les mêmes personnes, là encore le Directeur est presque rouge de colère. Il est obligé d’appeler le jeune Rodrigue Mbog qui sirote une bière au bar du CCf pour qu’il se défende lui-même, compte tenu de ces accusations qu’il trouve graves et non fondées. « Je n’avait jamais exposé ici avant, il y a une nouvelle génération d’artistes que le Directeur encourage, des efforts sont fait pour diversifier les centres d’intérêts. C’est une bonne chose pour nous autres qui entrons dans la maison. », Explique Mbog qui expose de jolis tableaux en photographie en ce moment au Centre Culturel François Villon. Si on peut dire que beaucoup d’accusations sont fausses au sujet de la prise en compte des projets des jeunes au Cameroun, il reste que si les artistes et les talents se plaignent, on peut dire qu’il n’y a pas de fumé sans feu. Par contre, il est souhaitable que les Centres culturels que dirige le Français Maheux élargissent leur zone d’intervention au niveau de la sélection des projets, au lieu de se borner uniquement sur la danse, le chant, la poésie ou le cinéma.
Jean Charles Jérémie
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