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vendredi 22 janvier 2010
L’enfer des Camerounais dans les grandes métropoles
Yaoundé et Douala, nos deux plus grandes métropoles connaissent depuis quelques années une grave crise de logements. Les raisons de cette situation sont multiples, d’où la nécessité d’agir avec célérité et efficacité pour éviter l’insalubrité, l’insécurité et l’habitat anarchique observés partout. Et Paul Biya vient de se saisir du dossier mais attention aux erreurs passées.
Le constat est visible à tous les niveaux, le niveau et le genre de vie de la majorité des Camerounais est très bas, les conditions de vie qui en dépendent son par conséquent médiocres dans les capitales politiques et économiques. Malgré les politiques mises sur pied pars les autorités de la place pour réduire la crise du logement dans notre pays, il reste d’énormes efforts à faire pour en sortir. Pour ce qui est déjà des habitations existantes, les bailleurs se croient tout permis, ils fixent leurs prix à la tête du client, sans respecter une certaine réglementation. Les logements SIC et Maetur qui ont été pensé pour les couches pauvres ne profitent qu’aux riches et moyens qui ont fait de ces locaux leurs business préférés, les démunis n’ont qu’à mettre leurs têtes dans le feu. Personne ne s’occupe d’eux et de leurs problèmes. Etant noyés par leurs soucis doublés d’une pauvreté ambiante, les Camerounais à revenus moyens et faibles sont obligés de s’installer dans des zones interdites, les marécages, les collines qui sont exposées aux éboulements avec tout ce que cela comporte comme corollaires.
En ce qui concerne les causes de la crise du logement, les experts parlent de la croissance démographique, de l’urbanisation galopante, des catastrophes naturelles, de l’instabilité politique et de la pauvreté des plus grandes couches des populations. Dans le cas du Cameroun, trois causes essentielles sont généralement retenues, la croissance démographique, l’urbanisation forte et la paupérisation des populations. On peut surtout ajouter l’accaparement des richesses par une certaine caste assoiffée et cupide. Le Cameroun étant volontairement classé parmi les pays pauvres et très endettés, il y a peut-être une réflexion à faire sur les priorités entre l’embellissement des grandes villes et la résolution des problèmes de logements.
La croissance démographique en question
On estime aujourd’hui la population de Yaoundé à plus de 1,5 million d’habitants, celle de Douala entre 2 à 3 millions d’habitants. A l’horizon 2025, ces chiffres pourraient dépasser les 5 millions d’habitants, d’où l’extrême urgence de trouver des solutions convenables dès maintenant avec des politiques d’urbanisation à court, à moyen et à long terme. Il faut pour ainsi dire mettre des stratégies viables visant à valoriser le logement pour tous dans un avenir proche. Cela sous entend que toutes les idées qui peuvent contribuer à résoudre la crise du logement sont les bienvenues, au lieu d’avoir des entraves qui bloquent des initiatives privées. Le cas des logements sociaux soutenus par un Camerounais qui avaient des partenaires tunisiens au quartier Ahala – Echangeur, mais qui a été étouffé par les hommes du gouvernement camerounais, pour des intérêts égoïstes. On n’oubliera pas ce qui s’est passé en 2005 à Douala avec le projet du Sawa Beach qui est l’histoire d’une jeune Camerounaise qui avait des partenaires américains pour la construction de plus 10.000 logements sociaux vers Bonabéri, l’affaire a été enterrée par le Délégué du gouvernement, pour les mêmes calculs égoïstes.
Pauvreté chronique
Les statistiques indiquent que plus de 80% de citadins camerounais sont pauvres et ce nombre ne fait que s’accroître avec le temps. Les populations faisant d’abord difficilement face aux besoins élémentaires, tels que la nourriture, le transport, le mariage et les soins médicaux, les problèmes de logements deviennent un rêve irréalisable. N’en parlons plus de l’achat ou de la construction d’une maison. Il convient donc aux autorités de prendre d’importantes mesures avec les structures en place, comme la SIC et la Maetur, en ouvrant davantage le secteur aux initiatives privées, pour faciliter l’accès aux logements, pourquoi pas pour loger gratuitement des Camerounais de plus en plus pauvres et réduits à la mendicité. Heureusement dans son discours traditionnel à la nation le 31 décembre dernier, le président de la République a évoqué ce casse-tête qu’est le logement, en rassurant ses compatriotes que son gouvernement est en train de se démener pour trouver des solutions à cette crise qui renforce l’insécurité et la haine de son pouvoir dans les quartiers. C’est ainsi que Paul Biya a annoncé l’aboutissement des 1200 logements sociaux d’Olembé, les 4500 de Douala et probablement à Awaè qu’il a oublié de citer.
Un programme de 10.000 logements en perspectives
Pour ce qui est d’Olembé, le PM Philémon Yang a procéder à la pose de la première pierre sur le site le 23 décembre dernier au cours d’une cérémonie qui n’a pas laissé de nombreux Camerounais indifférents. Le projet s’étale sur une superficie de 10 hectares, il sera constitué de 60 immeubles de 20 appartements chacun en R+4, les travaux qui coûteront environ 25 milliards de nos francs dureront 15 mois. Des parkings, aires de jeux, de loisirs, des centres commerciaux et de santé, des lieux de culte sont prévus pour ne plus tomber sous le coup de l’improvisation actuelle dans nos villes. Il est à noter que pour devenir propriétaire d’un logement il faudra débourser au moins 15 millions de francs CFA, ce qui n’est pas donné à tous, surtout que la satisfaction de ce besoin vise à soulager les foyers à revenus modestes. Rappelons que le programme en question est mis en œuvre par le ministère du Développement Urbain et de l’Habitat (Minduh) par le biais de la Société Immobilière du Cameroun (SIC).
En fait il s’agit d’un vaste programme de construction de 10.000 logements sociaux et l’aménagement de 50.000 parcelles à l’horizon 2013, Olembé prendra 4500 logements et un chantier similaire naîtra aussi à Douala avec le même nombre de logements. Il convient aussi de noter que les chefs-lieux de régions, les villes universitaires et industrielles, tout comme quelques chefs-lieux de départements sont aussi concernés, on parle de 400 logements sociaux pour les régions, 150 pour les villes universitaires, 150 pour les villes industrielles et 300 pour les départements. Ce programme arrive après plusieurs années de gel dans ce genre d’investissements, le PM rassure qu’il sera comblé progressivement avec le concours des opérateurs institutionnels et privés, mais il y a encore des doutes sur l’usage qu’on en fera et les cibles visées. Car on sait ce qui se passe dans les logements de la SIC qui étaient réservés aux fonctionnaires et démunis, mais qui sont aujourd’hui l’apanage des nantis et des caciques de la République. Au niveau de la Maetur, les coûts des logements ne sont pas à la portée de tous, ce sont en particulier ceux qui détournent les deniers publics, les hommes d’affaires et les compatriotes de la diaspora qui ont le privilège d’acquérir les maisons de ce côté-là. Il faut donc en dehors des projets qui sont appréciables, être regardant en ce qui concerne les bénéficiaires de ces infrastructures.
Jean Charles Jérémie
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