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vendredi 22 janvier 2010
Un micro en berne: Oncle Donald abandonne Plein Tube et Racines
Le présentateur vedette de l’émission culturelle du soir sur Magic FM « Plein Tube » a tiré sa révérence le 15 décembre 2009 au bout de plusieurs mois de souffrance entre la médecine moderne et traditionnelle. Bonaventure Tsala, alias Oncle Donald, n’a pas commencé en radio comme animateur, c’était d’abord un technicien bien formé, ordonné et très imaginatif. C’est lorsque la radio d’Essos perd plusieurs de ses meilleurs joueurs entre 2003 et 2005 que Donald décide de partir de la cabine technique pour le studio. Ses débuts ne seront pas faciles mais son sens élevé du devoir et l’amour du travail font qu’il s’adapte rapidement et devienne l’une des principales vedettes des émissions matinales et vespérales de la capitale politique. Il devient très sollicité par les artistes musiciens, il anime même dans les cabarets et grandes manifestations. On reconnaît l’Oncle par sa grosse voix posée et charmante, en matinée il réveille les Yaoundéens avec un style calqué sur le modèle du Camerounais américanisé Georges Collinau. Le soir, ses tubes font le plein d’œuf et valorisent les rythmes locaux.
A la radio, il est au four et au moulin, quand il ne parle pas, il contrôle lui-même sa technique, en distillant des effets spéciaux, comme il savait lui seul le faire. Un jour, alors que je lui rendais une visite de courtoisie en pleine émission, il réprimandait un technicien qui ne comprenait pas grand-chose sur ce qu’il lui demandait, « quand on essaie de vous montrer ce qu’il faut faire, vous vous amusez, vous riez comme si c’était de la blague et plus tard vous allez dire que vos aînés ne vous ont rien montré », lançait-il au metteur en ondes qui était programmé à son heure. Si bien qu’il a été obligé de l’utiliser uniquement ce jour comme celui qui lui passait juste le micro, Donald revenait lui-même à la cabine pour manipuler à son goût et à sa guise les boutons du pupitre technique.
Mamy Wata est parti hors de la capitale
Mamy Wata c’est comme cela qu’on s’appelait lui et moi, lorsqu’on était ensemble dans la même radio. Il était technicien de la maison, mais il était surtout le technicien et le réalisateur de l’émission « Racines » que je présentais chaque dimanche soir, au grand plaisir des auditeurs de la Chaîne qui déchaînait encore à l’époque. On parlait de Mamy Wata lorsque quelque chose dépassait notre entendement et l’expression est devenue un modèle, un mot de passe qui annonçait qu’on était présent dans le secteur. On prenait les mêmes bières ensemble et on rigolait régulièrement à la vu des pratiques parfois impensables et inadmissibles qui se déroulaient devant nous.
Au moment où il s’apprête à prendre le chemin du grand voyage, je ne serais pas intellectuellement honnête si je ne dis pas officiellement que mon réalisateur et technicien qu’on appelait « Le petit Donald dans la bande annonce de Racines, qui porte la voix de Jean Vincent Djenda Mondon, aujourd’hui à Paris, est en fait celui qui a eu l’idée et le nom de mon émission fétiche. En réalité, au moment où je réfléchissais sur la formule et le nom de l’émission Racines, le petit Donald m’avait déjà devancé, parce qu’on avait la même idée en tête. Finalement, ayant été battu par sa vitesse et son génie, tout ce que j’avais fait c’est de réécrire le synopsis, de préparer et de présenter le programme sous sa direction technique. Je me rappelle que nous sommes allés ensemble pour enregistrer Anne Marie Ndzié à son domicile à la Cité Verte et il avait savamment monté cette émission, nous sommes allés chez le chef de 3e degré la regrettée Ndzié Martine Elouse d’Elig Essono Ngozoa et bien d’autres personnalités ou acteurs comme Junior Fouda qui nous parlait de la Diaspora camerounaise. Aujourd’hui, il s’en va, je promets la douleur dans le cœur de reprendre bientôt le concept pour sa mémoire, et je lui rendrais un hommage mérité dans l’édition de la reprise.
Comme on dit, chaque chose a son temps, tout ce qui se dit autour de sa disparition nous importe peu, parce que nous ne pouvons plus le ramener à la vie, nous n’ignorons pas que chaque fois qu’un être nous quitte, il ne manque pas de raisons au sujet de sa disparition. Pour ma part, il est mort point barre. Si quelqu’un connait quelque chose sur les causes de son départ, Dieu dit dans sa parole qu’à lui la vengeance, à lui la rétribution. Je pris Mon le tout puissant de soutenir sa famille et surtout son enfant pour qu’on n’oublie pas qu’il était une fois, un homme de radio nommé « Le petit Donald.
Son inhumation a eu lieu le samedi 9 janvier à Esse, sur la route d’Akonolinga, son village natal.
« L’homme n’est pas maître de son souffle pour le retenir, et il n’a aucune puissance sur le jour de la mort ; il n’y a point de délivrance dans ce combat, et la méchanceté ne saurait sauver les méchants. » Ecclésiaste 8 :8
Jean Charles Jérémie, son compagnon de lutte
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