vendredi 12 juillet 2013

La jungle et le cafouillage dans les cités SIC

Au moment où le gouvernement parle de plus en plus de nouveaux logements sociaux à Douala et Yaoundé, la vie dans les camps SIC existants ne fait plus rêver. Au contraire, l’évocation d’une maison à la société immobilière du Cameroun donne des crampes d’estomac. Il se passe des choses abominables dans ces camps naguère réservés aux Camerounais moyens. Des maisons confisquées par des braqueurs, des individus qui ne sont pas censés habités dans ces logements qui procèdent indéfiniment à la sous-location et qui règnent dans les camps SIC en maîtres absolus. Ce sont des individus qui défient la loi et se sont appropriés les maisons qui devraient revenir aux couches défavorisées. Enquête.  

Le jeudi 16 mai 2013, aux environs de 13 heures. L’équipe de reportage de SDC se déporte du côté du camp SIC Mendong à Yaoundé. L’accueil n’est pas du tout gai. A l’entrée du camp en décrépitude, une coulée d’eaux souillées qui jonche la chaussée juste en face d’une vente à emporter. Cette eau est noirâtre dégage une forte odeur nauséabonde. Nous nous dirigeons vers un tenancier d’un petit métier à côté de la vente à emporter, le jeune homme nous dit que cette souillure coule depuis plus de trois mois. « Chaque fois qu’ils essayent d’arranger, ça recommence à couler, je ne sais pas ce qui se passe. », soutient le petit qui nous avoue qu’ils ne peuvent rien faire, ils sont obligés de supporter cette insalubrité. 

En filmant cette ordure nocive pour la santé publique, les passants et les voisins nous regardent comme des extra-terrestres. Ils ne comprennent pas qu’on s’intéresse à une telle souillure. Pendant que nous y sommes, l’homme de la rue expose sa barbarie quotidienne. Un taximan s’arrête à cet endroit et se met à uriner sur la même coulée sans gêne. Nous nous dirigeons après ce mauvais accueil vers le premier bâtiment du camp, non loin de la gendarmerie de Mendong. A l’entrée, une circulaire est affichée sur le babillard. Elle est signée du Directeur d’Exploitation de la SIC, le sieur Jean Bosco Ngambi. La lettre circulaire N°AY/2/L/04.013/340 du 3 mai 2013 est portée à l’attention des locataires des cités SIC. Le D.E s’insurge contre le déversement des eaux usées à travers les balcons. Il a constaté pour le déplorer malgré ses nombreuses mises en garde, que les locataires de la SIC continuent quand même de déverser les eaux usées à travers les balcons. Ceci en violation flagrante des dispositions du contrat qui les lie à la SIC. Cette lettre circulaire qui s’apparente à une mise en demeure invite à la fin les concernés à accompagner la SIC dans ses missions d’amélioration du cadre de vie des habitants des cités pour assurer le bien-être de tous et de chacun. Nous avons remarqué que sur ce document déchiré certainement par un locataire qui n’est pas d’accord avec cet avertissement, Jean Bosco Ngambi précise qu’ils doivent se joindre à eux pour éviter des désagréments futurs. De par cette lettre, même si on a généralement tendance à acculer la direction de la société immobilière du Cameroun, on comprend que quelque part, puisque c’est elle qui met les gens dans ses maisons, les locataires qui ne sont pas tous des gamins, sont en grande partie responsables du cafouillage qui existe dans les cités SIC. A l’immeuble, nous demandons à une jeune dame où se trouve le concierge, sans comprendre ce que nous voulons savoir, elle nous envoie au 2e étage et nous précise qu’il s’agit d’une dame. Une fois à l’étage suivant, une jeune fille nous indique plutôt de sortir de l’immeuble pour aller voir du côté du « carrefour Banane », où sont situés les bureaux du concierge. Ce que nous allons faire non sans vérifier deux ou trois autres choses qui enfoncent les logements SIC.  

Jean Charles Jérémie

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